Pour deux saisons, il est compositeur associé de quatre structures de Savoie et Haute‑Savoie dans le cadre du dispositif Résidence de compositeur de musique contemporaine prévu par le ministère de la Culture et de la Communication et de la Sacem : les conservatoires à rayonnement régional d’Annecy et de Chambéry, les deux scènes nationales d’Annecy et de Chambéry. Il prépare un nouveau projet avec Noémi Boutin et Claudine Simon.
Critical Phase
Critical Phase est la première étape du parcours en musique que nous propose le pianiste et compositeur Samuel Sighicelli tout au long de la saison (voir Un Léger retour du ciel avec l’OPS, Marée Noire, L’amour est un crime parfait). Ici, il a composé la musique en étroite collaboration avec Pierre Kuentz qui écrivait le texte. Sur scène, la pianiste Claudine Simon et la violoncelliste Noémi Boutin, sont toutes deux traversées par le geste théâtral et la parole qui les informent et les transforment. Dans l’absurdité de faire de la musique tout en parlant, l’humour trouve sa place par petites touches, tout comme l’électro qui accompagne le piano et le violoncelle. Le geste instrumental devient le point de départ de cette poésie du corps : frotter, pincer, glisser, souffler, taper, gratter, appuyer, caresser… Et rejointe par une ribambelle d’enfants, c’est la scène toute entière qui se met à vibrer, à sonner comme un instrument !
Un léger retour du ciel
Orchestre des Pays de Savoie
direction Pierre‑André Valade vidéo Boris Labbé avec L’Orchestre des Pays de Savoie
Un programme qui touche les cieux ! Jugez plutôt… Les arrangements des madrigaux de Carlo Gesualdo (1566‑1613) jalonnent l’ensemble du concert, frottant les notes et les thèmes (l’amour, la mort) pour en tirer le plus d’émotion possible. Daniele Ghisi et Boris Labbé, proposent à quatre mains une nouvelle pièce inspirée par le cycle de la vie et l’univers de Jérôme Bosch. Le compositeur Samuel Sighicelli explore dans une nouvelle oeuvre la place des musiciens, cette question de l’espace se posait déjà à l’école vénitienne du XVIe siècle. La pièce de Stefano Gervasoni se retrouve quant à elle à l’intersection de ces thèmes.
Sans oublier le « lever de rideau » de l’Orchestre des jeunes de l’arc alpin, parrainé par l’Orchestre des Pays de Savoie, qui sera proposé ce même jour à 19h à l’Auditorium de la Cité des arts.
programme
Carlo Gesualdo ‑ Madrigaux
Stefano Gervasoni ‑ Un Leggero rittorno del cielo
Daniele Ghisi / Boris Labbé ‑ La Chute, création (2018)
Samuel Sighicelli ‑ Nouvelle oeuvre, création (2018)
Marée noire
Un homme se questionne tandis qu’une vidéo défile sous nos yeux. Tankers, pipelines, marées noires, plates‑formes, guerres du golf, derricks, crises de la bourse… Les images d’archives retracent l’épopée du pétrole des 70 dernières années. Les sons fusent, recouvrent parfois la voix, tapissent les images ou cisèlent l’espace qui devient musique dans une partition électronique en quadriphonie. Est‑ce un clip, un poème symphonique, un documentaire ? Marée Noire de Samuel Sighicelli est un chant de la terre, transposé dans le monde d’aujourd’hui. C’est une vision poétique d’un monde transformé irrémédiablement par la volonté de l’humain de dominer la nature. Entre audiovisuel et électroacoustique, Marée Noire s’inscrit dans ce que la création contemporaine compte de plus stimulant, une pièce magnifique. Notre 3ème rendez‑vous de la saison avec Samuel Sighicelli.
L’Amour est un crime parfait
Le groupe Caravaggio a collaboré avec les frères Larrieu pour composer la musique de L’Amour est un crime parfait en 2014, thriller fantasmagorique avec Mathieu Amalric, Maïwenn, Karin Viard et Sara Forestier, réalisé d’après le roman Incidences de Philippe Djian. Décors neigeux, intrigue diabolique, polar hyper‑maitrisé, l’art de la mise en scène des Larrieu désarçonne avec délice le spectateur. Les quatre musiciens virtuoses de Caravaggio (Bruno Chevillon, Samuel Sighicelli, Benjamin de la Fuente et Eric Champard) prolongent l’aventure dans une version live qui tend vers l’expérience musicale et cinématographique inédite. L’improvisation du quartet intervient sur la bande son, sur les images et les dialogues dans une fusion incroyable, sans altérer la lecture du film. Quand la musique renforce l’atmosphère d’incertitude et de chute intérieure. Passionnant.