Séduit par une dame de la ville, un fermier tente de se débarrasser de son épouse… Ode à l’amour fou, poème cinématographique marquant la fin du muet et annonçant déjà l’ère du parlant, L’Aurore de Friedrich Wilhelm Murnau demeure à ce jour l’un des plus beaux films de l’Histoire du cinéma. Une plongée magistrale dans les tourments de l’âme humaine et dans les tourbillons de la ville.
image

4 raisons de revoir ``le plus beau film du monde``
1. Parce que l’histoire est universelle.Quelque part sur terre, un fermier est séduit par une vamp venue de la ville qui le pousse à tuer sa femme. Dans un accès de folie, l’homme menace d’étrangler sa compagne avant de se raviser au dernier moment. Celle-ci quitte le foyer et s’enfuit vers la ville. L’homme la suit… Le scénario, parabole de la tentation des grandes cités modernes, où les néons, l’agitation permanente, dénaturent les êtres et finissent par les engloutir totalement, s’articule comme une symphonie furieusement poétique et tragique.
2. Parce que Murnau est incontournable. En 1927, l’Allemand Friedrich Wilhelm Murnau est considéré comme le plus grand cinéaste du monde. Fer de lance du mouvement expressionniste, il a révolutionné son art grâce à la force de sa mise en scène. Le producteur américain William Fox décide de faire venir le réalisateur outre-Atlantique pour dit-il “faire un film infiniment cultivé, symbolique, bref tout à fait européen.” Carte blanche pour Murnau chez l’oncle Sam donc! Le réalisateur plie bagages et s’en va réaliser sa merveille.
3. Parce que c’est le dernier film muet. Tourné en 1927, L’Auroreest contemporain du Chanteur de Jazz, premier film parlant de l’histoire du cinéma. On peut donc voir cet Aurore comme le crépuscule du cinéma muet. Murnau, qui maîtrise à la perfection son art, réalise ici une cathédrale visuelle et le film nous “parle”, sans avoir recours aux traditionnels intertitres mais par la force de sa beauté expressive. L’envoûtement est total.
4. Parce que c’est “le plus beau film du monde”. Le compliment vient de François Truffaut himself. Le cinéaste-critique, comme tous ses amis de la Nouvelle Vague, vouait en effet un culte au cinéaste allemand, auteur également du célèbre: Nosferatu le vampire. L’Aurore, sous-titré “un chant à propos de deux êtres”, impressionne par la beauté de sa mise en scène où chaque mouvement d’appareil, chaque point de montage, chaque valeur de cadre, décuple l’expression des sentiments des protagonistes.