Deux garçons taciturnes traversent le sud-ouest américain à bord de leur Chevy 55 grise. Une jeune fille les rejoint dans leur périple… Vous aimez la route, les road-movies ? Embarquez avec Monte Hellman (The Shooting), qui a fasciné toute une génération de cinéastes (Tarantino, Gus Van Sant, Jarmusch). Toute l’absurdité du monde saisit dans cette œuvre à combustion. Vous n’oublierez jamais cette virée américaine !
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Découvrir aujourd’hui Macadam à deux voies est, comment rendre justice au singulier de l’expérience, un éblouissement digne de sa légende ? une légère déception ? une surprise qu’aucun dithyrambe ne pouvait préparer ? Tout ça. Grand film, certes, un des plus grands du cinéma américain des années 1970, mais rien en lui ne le déclare… Par Emmanuel Burdeau
Découvrir aujourd’hui Macadam à deux voies est, comment rendre justice au singulier de l’expérience, un éblouissement digne de sa légende ? une légère déception ? une surprise qu’aucun dithyrambe ne pouvait préparer ? Tout ça. Grand film, certes, un des plus grands du cinéma américain des années 1970, mais rien en lui ne le déclare. Monte Hellman n’est pas Coppola, il n’est pas non plus Cimino, autre « maudit » honoré en ce début d’été 2005 par le beau calendrier des reprises. « Ça ne m’intéresse pas. Ce n’est pas mon problème. » C’est la réponse laconique, dépourvue de toute méchanceté, que le Conducteur de la Chevrolet fait à GTO alors que celui-ci entame le récit d’une vie de ratages, avec dans la voix un accent de gravité penaude paraissant attester que pour une fois il n’affabule pas. « Je ne sais pas. Pas encore. » C’est celle qu’il fait à la Fille qui lui demande si c’est un jeu, la recommandation de fermer les yeux, la main posée sur la sienne tandis qu’il lui enseigne le passage des vitesses sur le levier. Notre admiration pour Macadam à deux voies, il faudrait la caler dans cette roue-là, il faudrait ne pas taire le retrait qui la libère en la désarmant. Ce film ne m’intéresse pas. Ce film n’est pas mon problème. Est-ce un jeu ? Je ne sais pas. Pas encore. Lire la suite sur Les Cahiers du Cinéma