Depuis l'aube (ode aux clitoris)
théâtre
ME 16 NOV 19:30
JE 17 NOV 19:30
Pauline Ribat a interrogé des femmes sur les discriminations faites qui leurs sont faites et sur les rapports de force quotidiens avec l’autre sexe. Avec la matière crue et dérangeante qu’elle a recueillie, avec aussi toute l’énergie de sa jeunesse, elle a fabriqué un théâtre léger, d’une élégante impertinence. Qu’est-ce qu’une femme ? Pas seulement une victime, loin s’en faut ! Entre crudité et tendresse, entre confessions et chants, entre scène et salle, entre femmes et hommes aussi (car ses deux partenaires de théâtre sont des garçons), la parole circule pour créer les conditions d’un dialogue apaisé, complice, où l’humour a toute sa place.[films_malraux title= »note d’intention de Pauline Ribat »]En 2013, par hasard, J’ai découvert le reportage de Sofie Peeters, jeune bruxelloise ayant caché une caméra dans son sac pour témoigner des regards et des invectives de certains hommes à l’égard des femmes. Et puis se sont confiées Lise, Estelle, Charlotte, Hélène, ma vendeuse de chaussures, ma bibliothécaire, des collègues de travail, ma mère. Toutes, nous avions comme une expérience commune : dans le métro, un homme me fixe avec insistance. Il regarde mes seins, mes chaussures. Je les ai achetées le lendemain de mon agression à Metz. “Il y avait urgence.” Le mot « salope » fuse. Et si on inversait les rôles ? De là, est né Depuis l’aube (ode aux clitoris) : Pauline, Lionel et Florian sur un plateau presque vide. Seulement quelques instruments de musique, une barre métallique avec quelques vêtements et une coiffeuse de loge avec des petites ampoules. Parfois l’actrice, l’acteur et l’acteur-musicien se mettent à chanter. J’ai convié tout un cortège de femmes : les insultées, les violées, les excisées. Mais aussi les amazones, les victorieuses, les guerrières. Et toutes ensemble nous avons ri. Et les hommes ont pris la parole avec nous pour entonner en chœur cette jolie petite comptine : « Un homme ne peut faire l’amour si son pénis est mou et une femme ne peut faire l’amour si sa vulve est sèche « . “ Quand je reçois des victimes de viol, je leur conseille de ne pas porter plainte, conclut le DR Syed. Car elles se feraient violer par les policiers. ” Nicholas Kristof et Sheryl Wudunn / La moitié du ciel Aujourd’hui, environ deux millions de fillettes, soit une petite fille toutes les sept secondes, voient encore la lame du couteau, ou du rasoir ou d’un éclat de verre sectionner leur clitoris avant que soient cousues ensemble les lèvres, en partie ou en totalité, avec du catgut ou des épines. De cet acte barbare, comment ne pas sombrer dans la vengeance, dans la violence ? Comment au contraire trouver le moyen de réconcilier, de réparer ? La solution ne se trouve-t-elle pas dans le dialogue entre les hommes et les femmes ? Si pendant quelques minutes, nous inversions les rôles, nous oubliions les rapports de force ? Ou si simplement nous chantions en choeur nos douleurs et nos amours ? Pauline Ribat
écriture et mise en scène Pauline Ribat, collaboratrice artistique Joséphine Serre avec Florian Choquart, Lionel Lingelser, Pauline Ribat, scénographie Jean-Baptiste Manessier, création lumière Laurent Schneegans, création costumes Cécile Box, création musicale Florian Choquart, avec le regard complice de Clément Peyon, avec la participation artistique du Jeune théâtre national production Le Pilier des Anges-Théâtre Roublot, coproduction Château Rouge scène conventionnée d’Annemasse, Espace Malraux scène nationale de Chambéry et de la Savoie avec l’aide de la DRAC Auvergne – Rhône-Alpes, du Conseil départemental de Savoie et de la ville de Chambéry avec le soutien de la Chartreuse-CNES