En attendant Godot

« Une pièce très sombre et pleine de lumière, immobile mais pleine d’actions, triste mais qui atteint des sommets de drôleries burlesques. » Jean-Pierre Vincent met en scène « le classique » de Samuel Beckett à la lumière du monde et du théâtre d’aujourd’hui. La suite en bas de la pageThéâtre politique d’anticipation Bien qu’En attendant Godot ait près de soixante ans, ce texte « résiste à devenir un classique », aux dires de Jean-Pierre Vincent, qui y voit plutôt « du théâtre politique d’anticipation ». Au plus près des didascalies de Beckett, et loin des clichés sur le théâtre de l’absurde, le metteur en scène explore la pièce à partir d’aujourd’hui, car « le monde raconté dans En attendant Godot nous a rejoint d’une manière prévisible et pourtant imprévue ». Comme nous, Vladimir et Estragon paraissent agis plus qu’acteurs, abîmés dans l’incertitude et dans l’attente d’on-ne-sait-qui, on-ne-sait-quoi. Ils résistent, grâce à l’amitié, au temps qui n’en finit pas de s’étirer. Ce temps, ils l’occupent comme ils peuvent, par des menues actions, des blagues, des gags, à la manière des burlesques américains, Charlot, Keaton, Laurel et Hardy, que Beckett adorait. Le jeu des acteurs en porte la trace, et au milieu de cette traversée immobile du désert, c’est l’humour qui ressort, signe d’un entêtement à vivre, d’un increvable désir. Aller en haut de la page