FLA.CO.MEN
danse
MA 17 JAN 19:30
ME 18 JAN 19:30
L’immense danseur qu’est Israël Galvan s’amuse avec son art. Il nous livre un flamenco flamboyant, allégé de toute trame, comme si la danse s’inventait au fil d’une musique traditionnelle que viennent improviser les six musiciens assis au bord du plateau. Le spectacle puise aux racines du flamenco et en joue. Le corps du danseur se fait instrument, la musique est puissante, emmenée par la voix du chanteur Tomás de Perrate. Communicative est la sensation de liberté de cette proposition portée par une équipe à la maîtrise impressionnante.[films_malraux title= »Le flamenco d’Israel Galvan »]Le flamenco d’Israel Galván Israel Galvána toujours fui la fusion, cette étrange catégorie musicale, floue et pleine d’évidences. Son affaire c’est le montage, comme pour le Flamenco de toujours, comme pour la pellicule cinématographique. Savoir composer à partir de bouts, de morceaux, de chutes. Il est vrai qu’Israel Galván s’appuie sur d’autres références : ce n’est pas Tárrega qui apparaît dans la « rondeña » mais Ligeti ; ce n’est pas Albéniz qui introduit la « granaína » mais Luigi Nono. C’est pourquoi nous pouvons trouver que le « taranto » s’apparente à la tarantelle, que les tangos suivent le chemin du « rebetiko », que dans la « toná » il y a des paroles de Hugo Ball et une musique de Mauricio Sotelo, jusqu’aux « verdiales », exactement comme les joue Antony and the Johnsons. Et dans ce concert, se trouve un cadeau, déjà ancien, fait par le maître Enrique Morente à Israel Galván, une véritable définition de son travail, de sa façon de faire : « Je fus pierre et perdis mon centre, on m’a jeté à la mer et, longtemps après, j’ai pu retrouver mon centre ». Ces paroles, classiques, sont mises en musique: « soleá », « malagueña » et « toná », accompagnées par la batterie de Lagartija Nick. Morente disait que dans le Flamenco, il s’agit de « traduire » la « tradition », en étant conscient de la « trahison », toujours implicite dans une telle opération. En outre, Israel Galván a invité cette fois Patricia Caballero pour l’aider à gérer les gestes et les temps. On ne travaille pas sur les mots ni sur les choses, il s’agit de la gestion du temps, d’une rare idée du temps qui confond ce qui est chronologique et ce qui est atmosphérique. Très souvent on dit qu’Israel Galván joue en toute liberté avec les éléments intrinsèques du Flamenco. En même temps on a parlé, de façon exagérée, de déconstruction et de constructivisme. Et il y a quelque chose de cela, non seulement chez Israel Galván, mais aussi dans le Flamenco lui-même. De manière presque miraculeuse un groupe d’artistes, quasiment en marge de la société, a su intégrer des partitions oubliées avec des rythmes cubains, des vieilles mélodies entre mélismes et plaintes, des tambours africains ajustés sur différents « poli-tons », comme on dit à présent. Voilà donc une démonstration de plus. Il se peut que l’on ait changé l’ordre des syllabes, mais c’est toujours du flamenco. Pedro G. Romero Directeur artistique
chorégraphie de Alegrias Patricia Caballero, conception d’éclairage Ruben Camacho, son Pedro Leon, direction technique Pablo Pujol, coordination des répétitions Balbi Parra, costumes Concha Rodriguez. production A Negro Producciones, coproduction Théâtre de la Ville Paris, Théâtre de Nîmes scène conventionnée pour la danse contemporaine avec le soutien de Instituto Andaluz del Flamenco, Consejeria de Educacion, Cultura y Deporte de la Junta de Andalucia, Fondo Europeo de Desarrollo Regional (FEDER). Israel Galvan est un artiste associé au Théâtre de la Ville Paris, Mercat de les Flors de Barcelona, remerciements Teatro Central de Sevilla