L AVAREde MoliereMise en scene de Ludovic LagardeScenographie d Antopine VasseurLumieres de Sebastien MichaudCostumes de Marie La RoccaAvec:Laurent Poitrenaux : HarpagonChristele Tual : FrosineJulien Storini : La Fleche et le commissaireTom Politano : CleanteMyrtille Bordier : EliseAlexandre Pallu : ValereMarion Barche : Mariane,Louise Dupuis : maitre JacquesDenis Dongois : AnselmeAntonin Totot : Maitre SimonElie Chapus : La MerlucheElodie Veau : BrindavoineGwenaelle Vaudin : Dame ClaudeZacharie Jourdin, Charline Voinetet Malek Lamraoui :assistants du commissaireLieu : Comedie de ReimsVille : ReimsLe : 06 10 2014© Pascal GELY

L'Avare

15-16

théâtre

MA 01 MARS 19:30

ME 02 MARS 20:30

JE 03 MARS 19:30

espace malraux

Projeté dans le monde actuel par la scénographie spectaculaire de Ludovic Lagarde et l’interprétation fabuleuse d’Harpagon par le comédien Laurent Poitrenaux, le texte de Molière retrouve son insolence explosive et sa truculence pour dénoncer la place de l’argent dans nos vies et une obsession contemporaine : le profit. La suite en bas de la pageRedécouvrir L’Avare « Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est comme si j’avais découvert Molière en relisant L’Avare ces derniers mois. J’ai été frappé par la beauté de cette prose, la violence comique d’une pièce où, si la farce n’est jamais loin, elle n’en rend que plus cruelles l’âpreté des rapports et la rudesse des enjeux. Au centre du dispositif, l’avarice, donc la rétention. Ce n’est pas qu’il n’y a pas d’argent ici, au contraire – mais il ne circule pas. Il n’a plus de valeur d’usage. Il semble être devenu l’objet d’un culte mortifère. Tout peut être sacrifié à l’argent, puisque rien d’autre ne compte, rien ne vaut, plus rien n’a de prix… rien que l’argent, justement. Pour cette nouvelle morale, un seul impératif, catégorique comme il se doit : sans odeur, invisible, l’argent doit engendrer l’argent, toujours plus. Sans que personne n’en jouisse. Sauf l’avare, puisque son bien est très exactement un argent qui ne sert à rien sinon à le faire désirer, lui. Aussi dans le grand écart entre les masses d’argent accumulé et le manque vécu, subi, de toute monnaie d’échange, c’est toute la micro-société régie par l’avarice qui se dérègle, et littéralement s’affole, fièvre panique : il faut trouver de l’argent coûte que coûte, puisque la pénurie fictive est devenue la seule réalité partagée. Il semble bien qu’on ne s’en sorte pas, chez les maîtres comme chez les valets, pour le père comme pour ses enfants, tout tourne autour de cet argent construit en obsession. Et sans surprise, l’amour n’est pas épargné. Sauve qui peut ! Difficile de renvoyer la pièce de Molière au seul XVIIe siècle… pourtant ce serait tentant, car jamais l’avarice n’est avouable, pas plus aujourd’hui qu’hier. Mais elle a traversé le temps, et si l’on pense au roman du XIXème, au père Grandet de Balzac par exemple, un Don De Lillo pourrait aujourd’hui nous en raconter l’histoire. Celle d’un adorateur mystique, ascétique et malade de l’argent qui plus que jamais nous fait rêver, nous manque, nous fait souffrir ou nous obsède. C’est avec Laurent Poitrenaux, Christèle Tual, Julien Storini et le nouveau collectif de la Comédie, Marion Barché, Myrtille Bordier, Louise Dupuis, Alexandre Pallu et Tom Politano, que nous approcherons cet Avare familier, bien trop paranoïaque et sadique pour être simplement grotesque, et la société en crise qu’il ordonne, où l’argent règne en despote. Sans perruque ni chandelier. » Ludovic Lagarde Aller en haut de la page

texte Molière mise en scène Ludovic Lagarde avec Laurent Poitreneaux, Christèle Tual, Julien Storini, Alexandre Pallu, Marion Barché, Tom Politano, Myrtille Bordier, Louise Dupuis (distribution en cours) dramaturgie Marion Stoufflet scénographie Antoine Vasseur lumières Sébastien Michaud son David Bichindaritz régie générale Jean-Luc Briand production la Comédie de Reims-CDN coproduction en cours avec le soutien de la région Rhône-Alpes