Ulysse Plaquette Web

Le Voyage d’Ulysse

17-18

Jeune public

théâtre

DI 03 DÉC 17:00

LU 04 DÉC 20:00

MA 05 DÉC 14:30

MA 05 DÉC 20:00

théâtre charles dullin

Dans un boui-boui rempli des souvenirs d’un grand voyage, un musicien joue de l’accordéon. Au fond, une fresque laisse deviner la carte d’un monde antique. Un aventurier apparait, c’est Ulysse, personnage théâtral, clownesque, poétique et homérique, il nous raconte sa traversée de la Méditerranée. Claude Brozzoni met en scène ce voyage dans le passé pour mieux parler du présent. Dans la joie, l’envie de faire rire, dans la démesure, Ulysse et son musicien, donnent corps à ce grand poème épique, socle de notre culture, vieux de presque trois mille ans. Ils nous font entendre et voir la mer, les tempêtes, les dieux sortant des eaux, les géants, les cyclopes, les sirènes et autres monstres marins de cette époque… A l’aventure ! [films_malraux title= »entretien avec claude brozzoni »]L’Iliade et l’Odyssée  « Depuis mon enfance, je suis fasciné par l’Iliade et l’Odyssée de Homère – par ces dix années de guerre entre achéens et troyens et ces dix années de voyage d’Ulysse. Vingt ans, l’âge de la jeunesse, des rêves, des utopies et de l’énergie débordante. Quarante ans, l’âge de la première remise en question… Après ces dix ans de tueries où il a misé sur la gloire et le combat, Ulysse rentre chez lui avec ses hommes et ses amis, les cales de ses douze bateaux remplies des richesses du pillage de Troie. Il est grand, puissant et renommé. À la suite de ce long périple initiatique où il est confronté à lui-même et aux rencontres d’êtres divins, mystérieux, beaux et terrifiants, il revient chez lui à l’âge de la maturité, seul, incapable d’avoir défendu les siens et le butin de ses vingt ans de voyage. Il est faible dans sa force et dans sa ruse. Comme les personnages des grands textes fondateurs, il est déshabillé de tout. Il n’a rien et il n’est rien, sinon lui-même. Dans cet état de nudité dans lequel personne ne le reconnaît, il retrouve tous ceux qu’il a laissés, sa femme, son fils, son serviteur, tous terrorisés et son domaine en désordre. À quoi lui ont servi toutes ces épreuves puisqu’il retrouve tant de chaos? Il va lui falloir reconstruire à nouveau « sa maison » pour bénéficier enfin de son expérience, c’est-à-dire de la sagesse acquise. C’est par l’amour des siens et leur reconquête qu’il reprend le goût de la vie avec les autres. Faut-il vraiment partir à la guerre ? L’Odyssée, un grand conte universel et initiatique …  À travers ces deux récits de Homère que sont l’Iliade et l’Odyssée je comprends la nécessité de ce voyage initiatique d’Ulysse comme autant de questions et de réponses aux obstacles qui sont nécessaires à la construction de notre personnalité et à la réalisation de notre être. Une sorte de quête de notre propre Graal. Que la lutte est longue et difficile pour trouver enfin, après la Grande Lessive, ce que peut être un bonheur simple, avec les siens, au milieu d’une terre généreuse et abondante. Je n’arrive pas à lire l’Odyssée sans penser à l’Iliade. Il m’a fallu comprendre, en mettant en scène en 2009 puis en 2012, le sens du premier livre, l’Iliade, celui qui dresse le portrait de la nature de l’homme, avant de m’attaquer à l’aventure intérieure de ce même homme… Le second livre, l’Odyssée, sera notre prochain voyage. Nous appellerons cette épopée, Le voyage d’Ulysse. Le voyage d’Ulysse  Il racontera essentiellement son voyage « magique », en relatant sa captivité heureuse chez Calypso qui l’aimait, son départ sur un radeau, sa lutte contre le dieu de la mer Poséidon, sa rencontre avec la princesse Nausicaa, sa captivité chez Polyphème le Cyclope et sa ruse pour s’échapper avec ses hommes, leurs arrivée chez Eole, le gardien des vents, la mort de presque tous ses hommes et la disparition de sa flotte chez les géants cannibales, la bataille entre Ulysse et l’enchanteresse Circé, l’île du Soleil et ses troupeaux sacrés, sa descente aux Enfers, où il rencontrera les grandes figures de l’histoire grecque, qui toutes regrettent leur fin « minable » dans la guerre, la traversée du chant des sirènes, la lutte contre la tentation, et enfin, après avoir perdu tous ses hommes, son retour chez Circé… Un immense poème sur un possible différent, basé sur la narration d’un grand poète, Homère, qui comme tous les autre grands poètes, savait lire derrière l’image flatteuse proposée par le miroir des égos. Un chemin, une leçon, un conseil, une route, une porte que rarement l’homme a voulu prendre. Le voyage d’Ulysse, une petite idée : Sur la scène, un bar. Un bar aux confins de la nuit, à la limite des portes des Enfers, à la limite de la porte du Paradis. Un entre deux… Un bar où l’Ange de l’amour lance ses flèches « empoisonnées » dans le cœur des marins en quête de douceur, de rencontre, de caresses. Eros Marin comme l’a appelé Jean Giono dans son premier roman Naissance de l’Odyssée. Un bar comme on en trouve dans tous les ports du monde entier, de Valparaiso à Naples, en passant par Amsterdam, Hambourg, Marseille, Athènes ou même Macao. Un bar qui sent la bière et le rhum, la sueur et le papier d’Arménie, « où tout s’en va », avec le temps qui passe, immuable, accroché aux volutes des cigarettes étrangères, blondes ou brunes, aux parfums exotiques de la mer qui rentrent par le soupirail. Un bar de cinéma, comme les ont décrits Ernest Hemingway, Chester Himes, Jack London, mais aussi Léo Ferré ou Jacques Brel. Un bar de série noire comme dans les histoires de Tintin ou d’Indiana Jones, comme il y en a dans nos fantasmes d’enfants lecteurs d’aventures fantastiques. Un bar de cabaret où l’on vient raconter ses pêches magiques, les combats et les abordages frénétiques, les jambes de bois, les sirènes, les tempêtes polaires, les icebergs géants, les naufrages, les combats titanesques avec Moby Dick ou Cap‘tain Crochet, les rencontres lascives avec Circé, Calypso ou Lola-Lola. Un bar de pirates, de gangsters, d’hommes du liquide et de la parole, de hâbleurs. Un boui-boui un peu kitsch comme on le voit dans le film de Sternberg « L’ange Bleu », avec des mouettes empaillées au plafond, des bougies sur les tables, un endroit où les marins se retrouvent pour boire, parler, rire et raconter leurs voyages, pour regarder les femmes, et souvent plus. Un bar pour se battre aussi avec un autre aventurier, plus grand, ou plus beau, pour mesurer ses forces, la grandeur de ses rêves, leurs démesures, avant de se prendre à nouveau dans les bras et recommencer les histoires, les rires et les grandes accolades de fraternité. Un bar patrie, l’espace d’une escale qui parfois peut durer une vie. Un bar où l’homme aventurier cherche la porte de sortie pour une vie différente, mais toujours une vie d’aventure, de mystère. Un bar où il se met à nu devant un inconnu, des larmes plein les yeux, avant de retrouver le chemin du retour, le ponton du bateau suivant. Un bar où il vient se nettoyer de ses illusions avant de rentrer à sa maison. Un bar pour se perdre afin de pouvoir mieux se trouver. Un bar juste avant l’entrée des méchants, des rigolos, des freluquets, des buveurs, des filles, des femmes. Un bar tenu par la reine de la mer, le femme déesse, la femme cap’tain, Calypso, celle qu’on ne rencontre que dans ses rêves, la Dulcinée du Toboso des grands pirates, la femme à la voix vibrante, puissante, donneuse d’ordres, la femme délice, la femme prison, celle qui nous ensorcelle, qui nous rend enfant, femme rousse, femme de feu comme dans les films d’Orson Wells. Un bar à la démesure d’Ulysse, le roi des marins, le roi des aventuriers… Ulysse, le tout premier.

un spectacle de la Compagnie Brozzoni texte Homère traduction  Philippe Jaccottet mise en scène, adaptation Claude Brozzoni jeu Jean-Damien Barbin composition et musique Claude Gomez décor Denis Malbos création à Bonlieu Scène nationale Annecy, du 22 au 30 novembre 2017 coproduction Bonlieu Scène nationale Annecy
La Cie Brozzoni est en convention triennale avec le Ministère de la Culture et de la Communication DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la Ville d’Annecy elle est subventionnée par le Conseil Départemental de la Haute Savoie