The Como Mamas
concert
SA 24 MARS 20:30
Originaires de la ville de Como dans le Mississippi, ces trois chanteuses nous livrent un gospel très roots, sans fioritures et sans chœurs emphatiques. Seulement leurs voix, leurs tripes, et une orchestration dépouillée. En seulement trois albums, les Como Mamas sont en passe d’acquérir le statut de véritables reines du gospel outre-atlantique. Jusqu’à il y a encore moins de 2 ans, Ester Mae Wilbourn, Della Daniels et Anglia Taylor n’avaient pas quitté leur ville de Como au Mississippi, où elles ont enregistré leur deux premiers disques « Get an understanding » et « Como now ». En décembre 2015, elles quittent le deep south delta, direction Harlem pour participer à la traditionnelle Daptone Super Soul Revue au mythique Apollo Theater. Le label Daptone profite alors de leur présence pour les enregistrer, accompagnées des musiciens maison The Glorifiers band. Il en sort cet album épuré, différent du gospel dont on a l’habitude avec ses chorales enfiévrées. Retour aux sources du gospel : le negro spiritual, cette complainte entonnée par les esclaves dans les champs de cotons. En témoigne ce « Come out the wilderness », chant traditionnel a capella. Loin de cultiver l’austérité, le trio sait aussi se montrer entrainant et festif avec des tonalités rhythm & blues, comme sur le morceau titre. Et toujours avec ces voix chaudes et graves, et ces roulements basso profundo dignes d’un Louis Armstrong ou d’une Ella Fitzgerald. Soucieuses de transmettre leur héritage aux générations futures, les Como Mamas sont membres de la Music Maker Relief Foundation, qui cherche à préserver les musiques traditionnelles américaines, notamment en aidant des musiciens encore en activité à éviter la pauvreté et l’oubli. Différents programmes (documentation, concerts) permettent de promouvoir et enrichir la connaissance et l’appréciation des traditions musicales américaines.[films_malraux title= »repères biographiques »]Le trio The Como Mamas est originaire d’un petit village du delta du Mississippi qui s’appelle Como. The Como Mamas, « les mamas de Como », sont deux sœurs et leur cousine. Elles ont commencé à chanter à l’église. Jusqu’ici les Como Mamas avaient publié un album entièrement a cappella. Même si elles sont accompagnées par quatre musiciens sur ce nouveau disque, ce sont leurs voix qui fixent le cap, et les gars derrière ont l’humilité de leur emboîter le pas. Parce qu’accompagner les Como Mamas, c’est renoncer au morceau de bravoure : pas de solo ni d’envolées lyriques, mais le respect d’une trame modeste et immuable : une voix principale, comme un prêche continu, et des chœurs qui lui répondent. À Como, 1 300 habitants, Ester, Della et Angelia s’imaginaient bien chanteuses quand elles étaient adolescentes. Et puis rien ne s’est passé. Mais elles ont maintenu leurs habitudes : se faire l’oreille en écoutant les radios afro-américaines de Memphis et chanter le Seigneur toutes les semaines. Jusqu’au jour où un ingénieur du son du nom de Michael Reilly arrive en ville. Au début des années 2000, Michael Reilly s’arrête dans le delta du Mississippi, en quête d’histoires de musique noire. Il entend ces trois Afro-américaines et leur propose d’enregistrer un premier album dans leur église. Alors que ce nouveau disque a été réalisé dans un studio new-yorkais, l’enregistrement préserve la sensation brute de chansons captées sur le moment, comme pour une cérémonie. Écouter cet album, c’est avoir dans l’oreille la bande-son du sud des États-Unis, celui qui a été marqué par l’esclavage et la ségrégation. Face à cette réalité-là, le gospel des Como Mamas, c’est une résistance autant qu’un refuge.