Varsovie Romantique

Le pianiste Roger Muraro est un remarquable interprète de Frédéric Chopin dont il joue, avec l’Orchestre des Pays de Savoie, la version pour cordes du Concerto pour piano n° 2 en fa mineur opus 21. Ce concert, imaginé comme un foisonnement d’idées romantiques met également à l’honneur le génie de composition de Mieczyslaw Weinberg et de Félix Mendelssohn. La suite en bas de la pageProgramme Internationalement reconnu pour ses intégrales de Messiaen, Poulenc, ou encore Ravel, Roger Muraro est aussi un remarquable interprète de Chopin. La version pour cordes du Concerto en fa mineur opus 21 correspond à l’usage fréquent au XIXe siècle de transcription permettant de jouer l’œuvre en quintette…. Au cœur des trois mouvements, le Larghetto central très admiré par Liszt et Schumann est une longue cantilène, confidence amoureuse passionnée d’un jeune homme (Chopin a juste 20 ans lorsqu’il le crée à Varsovie en mars 1830). D’un autre génie précoce et exact contemporain, les douze symphonies pour cordes que Félix Mendelssohn composa entre 12 et 14 ans ne furent exhumées à la Bibliothèque d’État de Berlin-Est qu’en 1950 ! Les dernières (dont la n°10 en si mineur) sont plus que de brillants exercices d’écriture : le foisonnement d’idées romantiques usant encore du langage de Bach, Beethoven et Schubert annonce le Mendelssohn de 17 ans écrivant l’Ouverture du Songe d’une nuit d’été ! La vie de Mieczyslaw Weinberg traverse le XXe siècle et ses horreurs : unique survivant de sa famille fuyant l’invasion nazie de la Pologne en 1939, il se réfugie à Minsk, où il reprend auprès de Zolotarev et termine en 1941 ses études musicales interrompues, puis de Russie sera évacué à Tachkent, et fait la connaissance de Chostakovitch : une indéfectible amitié les liera désormais. L’influence de son aîné et modèle assumé, est perceptible dans la production pléthorique de Weinberg : 600 opus (154 numérotés dont 22 symphonies et 17 quatuors), dans tous les genres musicaux. Sa symphonie de chambre en est d’ailleurs une digne héritière. Les solistes, chefs et orchestres les plus talentueux de l’ancienne URSS (du Quatuor Borodine à Ghilels, de Rostropovitch et Kogan à Kondrachine) créeront sa musique – caractérisée par un mélange de pathos et de sérénité, de naïveté liée à une sagesse élevée, et par une grande clarté de texture. Parmi ses musiques de films figure celle d’une Palme d’Or cannoise : Quand passent les cigognes en 1958. Aller en haut de la page