1938. Salzbourg. Maria est une jeune femme fantasque qui devient la gouvernante du veuf Georg von Trapp, père de sept enfants. Mais les chenapans commencent à lui jouer des tours…
Avant d’être le film couronné d’Oscars et de succès, The Sound of music est une histoire vraie, celle de Maria Augusta Trapp. Comme pour West Side Story, Robert Wise reprend un Broadway musicals à succès.
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The Sound Of Music
Curiosité. Comment se comporte, quarante ans après sa sortie, la comédie musicale de tous les superlatifs ? Cinq Oscars dont celui du meilleur film, recettes mirifiques (mieux qu’Autant en emporte le vent), un engouement qui n’a jamais faibli aux USA, de génération en génération. Après trois heures de visionnage (d’accord, c’est un peu longuet), ma foi, on est sous le charme. À condition de prendre ce film pour ce qu’il est, un spectacle grand public faisant de la gentillesse le pivot de sa vision du monde. Pourquoi pas, après tout ? D’autant que Robert Wise et son équipe ont su ne pas tomber dans les pièges attendus. C’est sucré, bien entendu, mais nullement écœurant. La nunucherie est évitée, l’étalage de bons sentiments ne donne pas la nausée. Grâce à qui ? Grâce à quoi ?
À un metteur en scène, tout d’abord, qui n’est pas un grand créateur mais un excellent faiseur respectueux de son public. Le moindre plan est soigné à l’extrême, qu’il s’agisse de la lumière ou du cadre, le montage est fluide, les chansons ne sont pas plaquées sur l’action, bien au contraire, elles en font partie intégrante. Les comédiens sont dirigés avec beaucoup de doigté. Julie Andrews “est” Maria, d’une fraîcheur de tous les instants. Mais la palme revient à Christopher Plummer, acteur shakespearien qui redoutait de casser son image en acceptant de figurer dans cette pâtisserie, et qui, par son jeu bourré d’humour, apporte énormément au personnage du capitaine von Trapp et à l’ensemble du film. Quant à la bande de mômes, ils sont parfaits, en particulier dans les parties chorégraphiées où ils font preuve d’un naturel confondant. En cerise sur le gâteau, la guest star, Salzbourg : la ville et ses environs montagneux offrent à l’ensemble un décor d’une beauté à couper le souffle et sont pour beaucoup dans la réussite de La mélodie du bonheur.
Quant au scénario, il est ce qu’il est et n’a rien à voir avec la véritable histoire de la famille von Trapp dont il s’inspire. Mais ce n’était pas son ambition. Ici, ce qu’on a voulu dire, c’est que la musique adoucit les mœurs sans pour autant durcir les cœurs. Pari gagné avec des chansons inoubliables (à condition d’éviter la version française totalement misérable). Oui, contre toute attente, The sound of music (titre original bien plus adéquat que sa “traduction”) a bien vieilli et vaut tout à fait la peine d’être revu. Le ressortir en édition spéciale pour son quarantième anniversaire est finalement une sacrée bonne idée.
Marianne Spozio, à voir à lire.com