Achab, capitaine d’un baleinier, n’a pas oublié sa première rencontre avec Moby Dick. Il n’a qu’une idée, retrouver la baleine blanche…
Considéré encore à ce jour comme la meilleure adaptation du roman de Herman Melville, le film de John Huston offre une réponse mystique et intrigante aux questionnements de l’Homme sur le Bien et le Mal.
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monstre sacré
Le roman de Melville hantait depuis longtemps John Huston. Dès 1942, il commença à travailler sur l’adaptation en pensant à son père pour le rôle d’Achab. Après la mort de ce dernier, en 1950, il souhaita interpréter lui-même le personnage puis, finalement, consentit à prendre Gregory Peck. Huston et son scénariste, Ray Bradbury, ont su faire passer le souffle de l’épopée sur la quête du capitaine Achab, obsédé par la baleine blanche Moby Dick. Du sermon éblouissant d’Orson Welles au magnifique combat qui oppose Gregory Peck à l’immense cétacé, les séquences se succèdent, inoubliables. Derrière le film d’aventures, le conte philosophique pointe. « Achab est l’homme qui a compris l’imposture de Dieu, ce destructeur de l’homme, et sa quête ne tend qu’à l’affronter face à face sous la forme de Moby Dick pour lui arracher son masque », expliquait Huston. Achab a-t-il succombé, Moby Dick est-elle morte ? Le mystère qui enveloppe la fin convient parfaitement à ce cinéaste iconoclaste et mécréant. Un chef-d’oeuvre de la littérature qui donne lieu à un chef-d’oeuvre du cinéma, ce genre de réussite n’est pas si courant.
Gérard Camy, Télérama