ALA.NI Credits IRA ROKKA E1497962195532

ALA.NI

17-18

musique

MA 14 NOV 20:00

théâtre charles dullin

Ala.ni est née à Londres, de parents originaires de Grenade aux Caraïbes. Avant de composer ses propres chansons, elle se cherchait dans le monde de la mode (elle a été styliste) et déjà dans celui de la musique (choriste pour Mary J. Blige ou Blur). Fascinée par les années 30, Broadway et le blues de Billie Holiday, la chanteuse londonienne, protégée de Damon Albarn, ressuscite ses influences sur son premier album You & I sorti en 2016. Mais c’est en live, dans l’intimité du théâtre à l’italienne, que vous pourrez découvrir sa voix qui couvre cinq octaves et nous transporte de Broadway aux Caraïbes… Comme un enchantement. [films_malraux title= »repères biographiques »]Pause. Comme dans un film, sans doute une comédie musicale, quand soudain le mouvement, le temps et le tourbillon de la vie s’arrêtent, suspendus dans un moment d’épiphanie, rare et magique. Quand on découvre les premières chansons d’ALA.NI l’hiver dernier, c’est l’effet qu’elles nous font, tout à coup c’est le printemps. Ça se passe d’abord sur internet, via une paire de vidéos en noir et blanc, vaporeuses et hypnotiques. Puis quelques mois après, sur le bien nommé You And I – Spring EP, qui commence à en dévoiler un peu plus sur cette chanteuse mystère. ALA.NI est londonienne. Ses parents sont originaires de Grenade, une petite île des Caraïbes (dont son père célèbre le souvenir en jouant de la basse dans un groupe de reggae-calypso). C’est une enfant de la balle, qui avance en rebondissant de projet en projet. Toute petite, à 3 ans, elle prend des leçons de ballet, et c’est le premier coup de foudre, sous la forme d’un arc-en-ciel. « On terminait toujours en chantant Over The Rainbow. C’était dans une église, avec un immense vitrail et la lumière colorée qui se diffusait dans la pièce. Ce moment m’a marqué. C’est aussi là que j’ai commencé à chanter ». La suite de sa vie, jusqu’à l’âge adulte, est une grande trajectoire en forme de boucle, et en chaussons de danse. ALA.NI continue à danser, tout en chantant de plus en plus (avec une prédilection pour le répertoire des comédies musicales américaines). « Chanter, c’est de la technique et de la discipline, un engagement qui prend des années ». Mais ALA.NI est une jeune femme sérieuse, en plus d’être douée. Elle va devenir choriste, aux côtés notamment de Mary J. Blige ou Blur. Puis elle étudie le marketing, et se lance aussi dans la mode, présente sa collection à Paris en 2011. « Il y a un dialogue, une continuité dans tout ce que j’ai fait. Je ne voulais pas me concentrer sur un projet, jusqu’à maintenant ». Ce « maintenant », c’est la sève créative d’ALA.NI qui demandait à être distillée. C’est son histoire personnelle qui la rattrape dans la grande boucle. Dans les ancêtres d’ALA.NI, il y a un fantôme fantasque : le grand-oncle Leslie Hutchinson, alias Hutch, star internationale du music-hall dans les années 30. En octobre 2012, Leslie Hutchinson est célébré par la pose d’une plaque commémorative sur son ancien domicile à Londres. ALA.NI est présente à la cérémonie, et c’est une révélation : « J’ai réalisé tout ce qu’il avait fait dans les années 30. J’étais là, en 2012, libre de choisir ma voie, il fallait juste que je me lance. Je me suis plongée dans l’histoire de Hutch, pour la prolonger ». Deux mois plus tard, ALA.NI est à Grenade chez ses grands-parents, où elle compose sa première chanson au milieu de la nuit. C’est « Cherry Blossom », éclose sur le Spring EP, et qu’on aime plus qu’un peu, plus que beaucoup, passionnément, à la folie, à la folie douce. Car il y a dans les chansons d’ALA.NI (qu’elle a enregistrées à Londres) un véritable enchantement. Ce sont des chansons étonnantes, courtes, presque nues, à peine arrangées et instrumentalisées, dont la grâce tient à fil, et principalement à la performance vocale d’ALA.NI. Des chansons qui se souviennent des comédies musicales luxuriantes de Broadway, mais interprétées comme du folk de chambre, minimaliste et zen. Il faut aller voir, et revoir, avec un paquet de mouchoirs, le morceau « Darkness At Noon » qu’elle a chanté pour un Concert à emporter de la Blogothèque, ainsi que les clips qu’elle réalise elle-même sur chacun des morceaux de l’album. Après avoir entendu ses quelques enregistrements, on a vu ALA.NI en vrai, en live, et on a ainsi pu découvrir qu’elle avait aussi le don d’émouvoir aux larmes, avec une voix d’une puissance retenue inouïe.