Calamity / Billy - Un diptyque du paradis perdu
Jeune public
Théâtre musique
MA 13 MARS 20:00
ME 14 MARS 20:00
Une soprano lyrique à la voix aérienne, Claron McFadden et un grand chanteur pop, Bertrand Belin, incarnent deux figures mythiques du siècle dernier : Calamity Jane et Billy the Kid. Ben Johnston et Gavin Bryars, deux compositeurs d’aujourd’hui, fidèles des comédies musicales, ont composé la partition. Avec un goût prononcé pour la fantaisie, le metteur en scène Jean Lacornerie, nous entraine dans l’épopée du Grand ouest américain. Accompagnés de L’Ensemble des Percussions Claviers de Lyon, d’un violon aux allures folk, d’un piano de vieux saloon, et d’une batterie rock, les artistes ré-inventent un moment de l’histoire où les héros pouvaient incarner une forme de liberté. A nous de la retrouver ! [TS-VCSC-Youtube content_youtube= »https://youtu.be/u-T8bJK9rS0″][films_malraux title= »note d’intention »]Le projet est d’associer deux textes, Calamity Jane, lettres à sa fille et Les OEuvres complètes de Billy the Kid de Michael Ondaatje, et deux compositeurs : Ben Johnston et Gavin Bryars. Que trouve-t-on dans les lettres de Calamity Jane à sa fille ? Des lettres courtes, maladroites. Des bribes de récits. Des confidences. Une tentative de paraître respectable aux yeux d’un enfant qu’on ne connaît pas. Des recettes de cuisine. Des bouts de témoignages historiques. Des bouts de mythe de l’Ouest américain. Que trouve-t-on dans Les Oeuvres complètes de Billy the Kid ? Des témoignages, des articles de journaux, des photos et des poèmes hallucinés. Des bouts de mythe de l’Ouest américain. Le point commun entre les deux textes est de donner une vision à contrecourant de ces deux figures de l’Ouest américain. Une vision intime, secrète, murmurée. Mais il y a un autre point commun entre les deux textes, c’est le rapport entre le vrai et le faux. Les lettres, on le sait maintenant avec certitude, sont des faux. Des faux si remarquables que beaucoup encore aujourd’hui veulent croire à leur authenticité. Dans Les Oeuvres complètes de Billy the Kid, Michael Ondaatje joue avec maestria du vrai et du faux, en créant de faux documents, illustrant son texte de fausses photographies, mais en y glissant aussi de vrais témoignages. Son texte est beaucoup plus élaboré que « les lettres » qui sont limitées dans leur supercherie, même si le trouble qu’elles créent reste réel. En mêlant vrais et faux documents, il rend son lecteur complice de son imagination, qui trouve son point culminant dans les poèmes, auxquels il donne le beau titre de « poèmes du gaucher ». Dans l’un et l’autre des deux textes, le lecteur est confronté à une vision des héros des westerns de notre enfance, plus vraie que la réalité, plus profonde, plus riche, à laquelle nous sommes prêts à adhérer comme une confidence qui nous serait à nous seuls réservée. Un hymne à la liberté qui sonne à nos oreilles comme un paradis perdu. Il se trouve que les lettres de Calamity ont trouvé leur compositeur en la personne de Ben Johnston, le maître américain de la musique microtonale. Il s’est emparé de quelques lettres pour les mettre en musique pour une voix de soprano et un petit ensemble dans une oeuvre d’une vingtaine de minutes. Ben Johnston y invente un phrasé musical au plus près de la langue parlée, au plus près du souffle de la mère qui se confie. Le lyrisme surgit quand vient la révolte, les aigus claquent quand vient le défi. Un violon aux allures folk, un piano de vieux saloon, une batterie rock. Le compositeur invente une nouvelle gamme (en quarts de tons) qui donne la traduction musicale exacte du temps qui nous sépare de l’épopée du Grand Ouest, une tonalité sépia comme les photos un peu floues qui nous restent de Martha Canary (le vrai nom de Calamity). Un langage tout à la fois contemporain et nostalgique. Nous avons proposé à Gavin Bryars et à Michael Ondaatje d’écrire l’autre volet de notre diptyque. Ondaatje a accepté de reconsidérer son texte pour les besoins d’un spectacle musical. Bryars a accepté d’écrire pour Les Percussions Claviers de Lyon, ensemble qu’il connaît bien. Il connaît bien aussi Ben Johnston, qu’il admire et dont il a suivi les cours dans les années 60. Son travail musical d’intégration de voix enregistrées (celles des derniers survivants du naufrage dans The Sinking of the Titanic notamment) correspond profondément au texte d’Ondaatje. Son rapport à la musique populaire aussi. L’idée est que cette oeuvre développe d’une manière tout à fait personnelle la courte esquisse de Ben Johnston dans son rapport à l’intime et au lyrisme. L’oeuvre nouvelle sera d’une heure environ avec 2 voix solistes. Jean Lacornerie
un dyptique du paradis perdu composé de Calamity Jane, lettres à sa fille, musique Ben Johnston, texte attribué à Jean McCormick Billy the Kid œuvres complètes (création), musique Gavin Bryars, texte de Michael Ondaatje (commande musicale du Théâtre de la Croix-Rousse et du Théâtre de La Renaissance) direction musicale Gérard Lecointe mise en scène Jean Lacornerie scénographie Marc Lainé, Stephan Zimmerli chorégraphies Raphaël Cottin création lumières David Debrinay images Stephan Zimmerli chanteurs Claron McFadden, Bertrand Belin avec Les Percussions Claviers de Lyon vibraphone Gérard Lecointe, marimba Gilles Dumoulin, Jérémy Daillet, marimba basse Sylvie Aubelle, claviers Raphaël Aggery violon Lyonel Schmit production Théâtre de la Croix-Rousse-Lyon, Théâtre de La Renaissance-Oullins Lyon Métropole, Muziektheater Transparant-Anvers coproduction Les Percussions Claviers de Lyon, Maison de la Culture de Bourges, Concertgebouw Bruges, Operadagen-Rotterdam