Ganesh versus the third Reich

Le messager des dieux, Ganesh à la tête d’éléphant, part en croisade pour redonner sa signification religieuse et positive à la svastika devenue croix gammée, soit l’emblème de haine nazie. Tel est l’argument de départ de la pièce. Sauf qu’ici nous sommes au théâtre. Et qu’assez rapidement, la réalité dépasse la fiction. Un peu comme chez les Monty Python à qui l’humour de la compagnie australienne Back to back fait parfois penser, les acteurs de la pièce commencent à sentir la lourde responsabilité de l’Histoire. Le metteur en scène irascible se met alors en tête de déchirer le script pour réécrire la pièce, entre improvisation et participation collaborative… À la croisée des cultures et des langues, l’équipe se sert du rire pour prendre du recul par rapport aux séquelles de la Seconde guerre mondiale. Ganesh Versus the Third Reich, nommée « Best of Theatre 2012 » par le journal britannique The Guardian, est un travail pour un proche avenir meilleur, apparemment impossible à construire. Car ici le rire est l’autre face de l’impuissance. Et c’est cette force du désespoir qui rend justement cette non-pièce si poignante.