Gus
dessin
Jeune public
musique
parole
MA 16 JAN 14:30
MA 16 JAN 19:30
ME 17 JAN 10:00
ME 17 JAN 15:00
JE 18 JAN 10:00
JE 18 JAN 14:30
VE 19 JAN 10:00
« Pourquoi faut-il toujours expliquer le truc ? Dévoiler, bousiller la surprise, risquer de tuer l’amour ? Après tout, les gosses, vous n’êtes pas stupides et si vos parents, eux, ne comprennent pas, vous leur ferez un dessin. S’il faut vous donner envie de venir disons que Gus c’est le portrait d’un chat boiteux, pas hyper-cool, un rien zinzin, bancal, limite dangereux, un peu con sur les bords même, parfois. Mais à le côtoyer de plus près, à faire un peu mieux connaissance, vous verrez que, sans lui trouver trop d’excuses, on finit par comprendre comment il a viré chelou, voire même par croire qu’il pourrait bien changer. Si Gus, un jour, arrivait à s’aimer, peut-être qu’on parviendrait à l’aimer nous aussi. On verra… Il y aura Nicolas Lafourest et sa guitare électrique qui pleure, crie, couine, gratte, grince, chante, accompagne, souligne, recouvre et transforme tout ce qu’elle touche en paysage de film. Et puis il y aura moi et ma grande gueule. À plus, dans le bus, Gus. » Sébastien Barrier [films_malraux title= »un chat »]Gus propose de brosser le portrait du chat éponyme. C’est celui de Nicolas Lafourest, guitariste et ami qui m’accompagnera sur ce spectacle. Nous jouons déjà ensemble au sein de Chunky Charcoal. Quand, il y a trois ans, j’ai rencontré Nicolas, la découverte de son félidé ne m’avait pas non-plus laissé indifférent. Gus est en effet un chat singulier. Pour la petite Histoire l’homme et le chat se sont trouvés un dimanche, il y a dix ans, aux abords du cinéma d’art et d’essai de la périphérie toulousaine dans lequel Nicolas officiait en tant que barman. Malgré son extraordinaire mémoire et son étrange capacité à se souvenir de presque toutes les dates qui jalonnent sa vie, Nicolas avait, ce jour-là, oublié de se munir d’un cadeau à offrir à sa compagne dont c’était pourtant l’anniversaire. C’est sans doute le hasard qui mit ce chat sur son chemin. Plus précisément dans les poubelles du cinéma en question. La petite boule de poils noire et famélique d’un mois et demi qui deviendrait Gus y reposait au milieu des détritus, un panneau noué autour du cou portant, en lettres blanches sur fond noir, la mention « prenez-moi s’il vous plaît ». Nicolas, curieux des rapports qu’hommes et bêtes peuvent nouer et déjà dépendant par ailleurs d’une relation forte avec un gros chien d’origine russe, Doudko – qui deviendra évidemment le meilleur ami de notre héros – s’est exécuté, et Gus devint ainsi le cadeau in-extremis de sa compagne. Si Gus semble avoir manqué d’amour dans les premières semaines de sa vie au point qu’un humain l’abandonne, non-encore sevré, dans des poubelles, fussent-elles celles d’un cinéma d’art et d’essai, il n’en manqua plus jamais par la suite : Nicolas s’est dès lors employé à le couver d’affection. Comment expliquer alors qu’il est devenu ce chat quasiment dangereux, qui siffle, gifle, crache, mord et griffe dès qu’un autre que lui s’en approche ? Pourquoi – question à laquelle le propre vétérinaire de Gus n’a pas le moindre début de réponse – a-t-il un jour perdu toutes ses dents du haut en quelques heures seulement ? Est-il normal que des parts entières de son pelage disparaissent et ré-apparaissent successivement au gré des errances de ses insondables humeurs ? Pourquoi Gus voue-t-il à la compagne de son sauveur une quasi détestation au point de s’épuiser parfois à redescendre de la chambre matrimoniale certains de ses vêtements pour les déposer, telles des proies mortes, devant la porte d’entrée de la maison ? Pourquoi reste-t-il si méfiant, sans cesse sur ses gardes, à l’affût de quelque danger, quand tout autour de lui n’est plus, désormais, qu’affection et sérénité ? Gus est-il déprimé ? Déprimé de ne pas avoir été assez aimé, ou de l’être trop après ne pas l’avoir été du tout ? Peut-on souffrir d’être trop aimé ? Se remettre d’un abandon ? Peut-on aimer et abandonner ? Un chat qui griffe est-il nécessairement méchant ? Comment comprendre Gus ? Et surtout, Gus est-il heureux ?
un spectacle de Sébastien Barrier (paroles) et Nicolas Lafourest (musique) création lumière et régie générale Jérémie Cusenier son Felix Mirabel ou Julien Le Vu ou Jérôme Teurtrie dessins Benoît Bonnemaison-Fitte aide à l’écriture Chloé Gazave production (en cours) production déléguée CPPC – Centre de Production des Paroles Contemporaines, Saint-Jacques-de-la-Lande (35) coproduction et soutiens Le Grand T, Théâtre de Loire-Atlantique, Nantes (44), La Colline, Théâtre National, Paris (75), Espace Malraux scène nationale de Chambéry et de la Savoie (73), Théâtre L’Aire Libre, Saint-Jacques de la Lande (35), Le Channel, Scène nationale de Calais (62)