I forget to remember

Diana Soh, Haeun Park, John Marsh, Jean-Sébastien Bach, Giovanni Gabrieli, György Ligeti, Wolfgang Amadeus Mozart, Ralph Vaughan Williams

musique

1:15

33 / 17 réduit / 8 –15 ans / 24 carte malraux

SA 12 OCT

20:00

espace malraux

grande salle

Un orchestre est une véritable société. Au XVIIIe siècle, le britannique John Marsh imagine ainsi une symphonie Conversation pour deux orchestres, où les musiciens se répondent comme dans un dialogue ! Inspiré par la musique de la Renaissance, Ralph Vaughan Williams divise lui-aussi son orchestre en deux parties dans sa superbe Fantaisie sur un thème de Thomas Tallis. La création de Diana Soh est tout aussi étonnante. La compositrice singapourienne a été invitée par les cinq festivals de musique de Savoie à leur créer chacun une pièce. Lors de ce concert final, les cinq parties s’additionneront, donnant naissance à l’œuvre complète, interprétée par les musiciens, chanteurs et ensembles ayant créé chaque strate et rejoints ici par l’Orchestre des Pays de Savoie. Une belle allégorie de notre territoire.

Haeun Park

Allobroges pour orchestre, (5′)

 

John Marsh

A Conversation Symphony for two orchestras (11′)

 

Jean-Sébastien Bach
L’art de la Fugue BWV1080 (5′)

 

Giovanni Gabrieli
Dormiva dolcemente (3’30)

   
György Ligeti
Passaglia ungherese (5′)

Wolfgang Amadeus Mozart
Récitatif et Air, Ah, lo previdi ? Ah, t’invola, deh non varcar (12′)

   
Ralph Vaughan Williams
Fantaisie sur un thème de Thomas Tallis (18′)

 

Diana Soh
I forget to remember when I am with you (10′) 2024
Co-commande du Festival Les Nuits Romantiques, de La Brèche Festival, du Bel Air Clavier Festival, du Festival Les Nuits d’Eté, de Musique et Nature en Bauges et du Quatuor Béla.

Création mondiale

Cyrille Colombier, chef de chœur
Quatuor Béla
Jean Rondeau, pianoforte
James McVinnie, clavecin
Élise Chauvin, soprano
Lucas Henri, contrebasse
Ensemble 20/21

 

Pieter-Jelle de Boer, direction
Orchestre des Pays de Savoie

-

Soutien L’Orchestre des Pays de Savoie est soutenu par le Conseil Départemental de la Haute-Savoie ; le Conseil Départemental de la Savoie ; le Ministère de la Culture (DRAC Auvergne-Rhône-Alpes) ; la Région Auvergne-Rhône-Alpes et par son Club d’entreprises mécènes Amadeus.

 

Aide à l’écriture d’une œuvre musicale originale de la direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes.

 

Le Réseau des festivals a bénéficié de l’aide du Département de la Savoie pour la réalisation de ce concert, et de l’aide du quatuor Bela pour la commande.

Programme musical

 

Haeun Park

Allobroges pour orchestre, (5′)

 

John Marsh

A Conversation Symphony for two orchestras (11′)

 

Jean-Sébastien Bach
L’art de la Fugue BWV1080 (5′)

 

Giovanni Gabrieli
Dormiva dolcemente (3’30)

   
György Ligeti
Passaglia ungherese (5′)

 

Wolfgang Amadeus Mozart
Récitatif et Air, Ah, lo previdi ? Ah, t’invola, deh non varcar (12′)

   
Ralph Vaughan Williams
Fantaisie sur un thème de Thomas Tallis (18′)

 

Diana Soh
I forget to remember when I am with you (10′) 2024
Co-commande du Festival Les Nuits Romantiques, de La Brèche Festival, du Bel Air Clavier Festival, du Festival Les Nuits d’Eté, de Musique et Nature en Bauges et du Quatuor Béla.

 

Biographies

 

Créé en septembre 2006 et dirigé par Cyrille Colombier,  l’ensemble 20.21. est un chœur mixte spécialisé dans la musique des 20e et 21e siècles et ouvert sur la création contemporaine. Il s’inscrit dans la dynamique générée par Les Voix du Prieuré, festival d’art vocal (Le-Bourget-du-Lac). Il regroupe 30 chanteurs amateurs et professionnels de Savoie et de la Région Rhône-Alpes, tous à la recherche d’un répertoire différent, ouvert sur les esthétiques contemporaines, faisant état d’une ambition musicale forte et d’une prise de risque sur les formes de production. 

 

Le quatuor Béla est un fervent défenseur du répertoire ancien du quatuor à cordes, se produisant dans des lieux prestigieux comme la Philharmonie de Paris et le Théâtre Mariinsky. Leur engagement envers la musique contemporaine se manifeste par des commandes et des créations avec des compositeurs de différentes générations, ce qui leur a valu le Prix de la Presse Musicale Internationale en 2015. Inspirés par Béla Bartók, ils imaginent des collaborations éclectiques, comme « Si oui, oui. Sinon non » avec le rockeur Albert Marcœur et « Impressions d’Afrique » avec le griot Moriba Koïta. 

 

Jean Rondeau, qualifié par le Washington Post de « l’un des interprètes les plus naturels de la musique classique », est un ambassadeur du clavecin. Sa saison 2020/21 inclut des débuts au Konzerthaus de Vienne avec un programme dédié à Bach et Scarlatti, ainsi qu’à la Philharmonie d’Essen avec le Concerto Champêtre de Poulenc. Il poursuit également ses collaborations en musique de chambre, avec des récitals aux côtés du luthiste Thomas Dunford et en tant que membre des ensembles Nevermind et Jasmin Toccata.

 

Elise Chauvin commence le chant à 10 ans avec la Maîtrise de Paris. Engagée comme soliste, elle interprète de nombreux rôles variés, notamment dans Cendrillon de Massenet et Le nozze di Figaro de Mozart. Membre de l’ensemble le Balcon, elle participe à des œuvres contemporaines et à des créations mondiales. En 2011, elle intègre le Nouveau Studio de l’Opéra de Lyon. Parallèlement, elle joue au théâtre, s’illustrant par sa présence scénique et son énergie communicative.

 

Lucas Henri commence la contrebasse à 10 ans. En 2010, il intègre le CNSM de Paris en classe d’écriture, où il obtient des prix en harmonie, contrepoint et fugue. En 2013, il rejoint l’Orchestre National de Lille, suivi par l’Orchestre Philharmonique de Radio France en 2015. En parallèle, il arrange pour divers orchestres et collabore avec des artistes comme le Trio Joubran et Philippe Katerine, dont il a orchestré le concert à Radio France en janvier 2023. Passionné par les musiques celtiques, il se perfectionne à Nashville et joue en Europe avec Mike Marshall et Darol Anger.

  
James McVinnie interprète des œuvres allant du 16e siècle à nos jours. Il a collaboré avec des artistes modernes tels que Philip Glass, Tom Jenkinson (Squarepusher), Angelique Kidjo et Nico Muhly, qui ont écrit des compositions majeures pour lui. En 2013, il sort son premier enregistrement, Cycles, acclamé par la critique. En 2018, il publie un album de musique de Philip Glass, The Grid, suivi en 2019 par All Night Chroma, un album de Tom Jenkinson.

 

L’Orchestre des Pays de Savoie est un orchestre de chambre professionnel, composé de 23 musiciens permanents (19 cordes, 2 hautbois, 2 cors), sous la Direction musicale de Pieter-Jelle de Boer depuis 2021. L’Orchestre a gagné sa place et sa réputation dans le paysage musical national. Son excellence musicale et la variété de son répertoire, ses artistes invités d’envergure, sa large diffusion territoriale, son implication dans la formation et l’insertion de jeunes musiciens professionnels et ses actions de sensibilisation à la musique, constituent les axes principaux d’une politique volontariste d’aménagement culturel du territoire et d’élargissement des publics de la musique.

 

Diana Soh est une compositrice d’origine singapourienne, basée à Paris. Reconnue pour l’intégration des nouvelles technologies dans son écriture musicale et passionnée par le geste théâtral, Diana Soh adresse des problématiques d’ordre socio-culturel dans sa musique par le biais d’une interaction très poussée avec ses interprètes, avec qui elle recherche couleurs et sonorités spécifiques pour « composer l’impossible » (Concert Classic). Décrite comme « une compositrice à suivre » (Diapason) dont la musique est « très énergétique et galvanisante » (ResMusica), Diana Soh a depuis ses débuts glané les récompenses internationales.

 

Les cinq festivals de Savoie et le Quatuor Béla ont invité la compositrice singapourienne Diana Soh à créer une pièce pour chacun des festivals de Savoie. Interprétés par plusieurs solistes de renommée internationale, les 5 pièces distinctes ont été jouées sur le territoire savoyard. Ce soir, l’ensemble des musiciens sont réunis, également rejoints par l’Orchestre des Pays de Savoie, pour interpréter les cinq parties et ainsi donner naissance à l’œuvre complète. Apprêtez-vous à vivre un moment grandiose !

 
Note d’intention de Diana Soh

 

Ma proposition est de composer cinq pièces distinctes et uniques pour chacun des festivals participant au projet, cinq pièces pouvant néanmoins être superposées créant ainsi une 6e dans l’esprit d’un ‘mille-feuilles’, l’écriture musicale étant directement inspirée des spécificités artistiques et géographiques de chaque festival. « I forget to remember when i am with you » est donc un travail ‘multi-perspective’ qui superposent des parties existant pour elles-mêmes pour créer une méta-structure. Chaque partie est unique et un tout, et raconte sa propre histoire, cependant, ce n’est qu’en l’associant et la mettant en relation avec une autre pièce qu’elle propose une toute nouvelle perspective, dévoilant ainsi un autre aspect de sa propre histoire. C’est donc un projet qui conduit à développer l’écoute. L’aspect global de ce qui sera une œuvre ambitieuse pour orchestre cache un monde secret et plus intime. Ce projet est dans la continuité d’une pièce, « Of smaller things » écrite en 2019 pour l’ensemble autrichien

« Schallfeld Ensemble », dont le point de départ vient d’une réflexion :

« Quelquefois, l’expérience individuelle ou personnelle n’est pas tout à fait la même qu’une expérience partagée de la même occurrence. Quelle est la nature de la relation à l’autre et aux autres ? Est-ce que le tout est mieux que chacune des parties ? Est-ce qu’exprimer sa propre vérité a plus de force que le pouvoir de La vérité ? Et avons-nous même le temps aujourd’hui d’essayer de se mettre à la place des autres ? Peut-être que le monde serait meilleur si nous prenions la peine d’écouter la musique qui n’est pas encore écrite ou n’a jamais encore été entendue ?

 

La plupart du temps, j’ai des réactions au monde qui m’entoure qui sont probablement tout à fait inappropriées à exprimer ouvertement et je crée donc un monde secret où je peux être librement et commenter librement. Mais plus important encore, je m’accorde cet espace où je peux créer une expérience sonore – et parfois visuelle – pour mon public où lui aussi peut sortir de la (leur) situation et puiser dans ses propres expériences pour prendre son envol, ressentir et entrer dans de nouveaux mondes. C’est mon journal personnel, si vous voulez, que je partage avec mon public. J’aime observer les gens dans toutes les situations et j’aime raconter des histoires.

(Mal)heureusement, mon médium est la musique et c’est ce que je sais faire, donc je raconte des histoires qui sont – faute de meilleurs mots –

« énigmatiques » et « codées ». Je crois sincèrement qu’écouter de la nouvelle musique en soi est toujours un défi car nous devons tous suspendre notre jugement pour recevoir un message codé ou même quoi que ce soit. En particulier en ce qui concerne la musique, il existe une profonde conviction collective selon laquelle c’est une question de « goût » et donc seule la musique que j’écoute et que j’aime est de la musique et le reste n’est que du bruit. Pensez simplement au nombre de fois où des mères du monde entier ont crié après leurs enfants en leur disant « éteins ce bruit »… Je suppose que c’est bien d’être ainsi avec la musique, mais ce qui est effrayant, c’est que parfois parce que nous sommes aussi c’est souvent ainsi dans la société…

 

Je n’écris pas délibérément de bruits bizarres et je n’essaie pas délibérément d’être politique dans mon travail. J’utilise simplement des sons qui me plaisent et des sons avec lesquels j’aime construire une pièce. Je vis simplement la vie et, comme tout autre être humain, j’ai une opinion sur la vie vécue, mais parce que je travaille dans le domaine des arts, j’esthétise tout. Oui, même la violence.Toute musique est expérientielle et là pour nous apprendre à ressentir et à aimer. Ce que j’espère faire en tant que créatrice, c’est viser une expérience véridique, bien construite, et toujours en relation avec le monde qui nous entoure. Résidant actuellement à Paris depuis 2011, j’aime toujours mettre des notes sur du papier, manger de la bonne nourriture et m’inspirer de la vie culturelle vibrante de la ville.

 

 

Traduction des textes chantés

 

soprano

1. Les murmures du passé s’attardent dans les couloirs de mon imaginaire

La, di, da

Et ouvrent les portes aux airs anciens du fin fond du monde

La di da, La di da

Comme ces doux pas lointains qui nous transportent dans un autre temps

La di da, La di da, La di da

Depuis quand cherchons-nous à nous délecter des saveurs de ces vides ?

En les remplissant avec des La di da et encore La di da

 

chœurs  

     1. Courir par les couloirs,

Ouvrir les portes, à la recherche de…

Mais il n’a trouvé qu’elle.

Il ne s’est pas trouvé, mais il l’a trouvée, elle.

Et maintenant, qu’est-ce qu’il fait ? Que fait-il avec toi, toi seulement ?

La, di, da, c’est ce qu’il a chanté, dans l’espoir d’y trouver le même goût que ce qu’il n’a pas trouvé

 

+ Lexique* (en français) Des mots d’admiration, premières manifestations de l’amour…

 

       

 

2. J’oublie de me souvenir, quand je suis avec toi

Et, dans mon insouciance, j’élague les moments où amertume et aigreur se mêlent,

Quand, tout en fredonnant, je taille ma jungle intérieure,

Préparant ainsi l’éclosion prochaine.

Et je chante à nouveau : La di da, La di da

 

 

2. Dans cette position abritée, il évite qu’elle ne devienne qu’un souvenir.

Il veille sur elle, pour ne pas se voir lui-même.

En énumérant les choses qu’elle aime, il évite qu’elle ne devienne qu’un souvenir

 

+ Lexique* (en français) Enumérant les choses qu’elle aime…

 

 

3. Je suis si proche que je suis perdue dans ta peau

J’étreins chaque courbe qui enflamme en moi une mélodie nouvelle

Par la fenêtre, il fait péniblement beau

Je regarde au-delà de cette vision voilée et je nous oublie, tout en chantant

Ce la di da comme ci

Et

Ce la di da comme ça

  

La vie est plus cruelle que les chansons, car le monde extérieur refuse obstinément de souscrire à mes humeurs intimes

La di di et La di da

Sans cesse je répète ce La di da Jusqu’à en cesser de respirer et oublier d’être indigne.

Je regarde par la fenêtre, le temps est clément avec cet air irrespirable, mais beau

Et toi, pendant que tu répétais le peu qu’il reste de nous plonge dans le désarroi

   

La di di et La di da, cet version de l’air vient de si loin

 

 

3. Il n’a pas eu besoin de dire ce qu’elle aurait déjà dû savoir

Il a réfléchi et donné corps à leurs problèmes, mais n’a pas pu les surmonter

Elle avait l’air heureuse à la fenêtre, et il a oublié tout ce dont il devait se souvenir

Et maintenant, que faire ? Que faire avec toi, toi seulement ?

 

+ Lexique* (en français) de questions et de choses que les amants se disent

 

 

4. Je ne veux plus écouter les airs que nous avons chantés, les mélodies que nous avons tissé

Que faisons-nous maintenant de ces fourbes vérités ?

Continuer à chanter la di da….?

Mais comme La Di et Da sonnent creux, futile, silencieux

 

 

4. Les histoires que nous racontons sont souvent trop simples.

Je suis un homme et tu es une femme, nous tombâmes amoureux et nous vécûmes heureux et pour toujours’

Mais les vrais dangers de l’amour existent, mais nous n’avons pas les mots

   

 

 

5. Je regarde ce grand néant autour de moi

Rempli de choses qui ne savent pas chanter.

Et pourtant, cet espace me voit et me connaît

Je me réjouis de chacun des La di da et succombe à ce rythme jusqu’à la dissipation de ce brouillard dissonant, et jusqu’à l’extinction de l’intérieur de moi qui laisse désormais l’extérieur y pénétrer.

A présent, je te regarde chanter, mais ne peux entendre cette version intacte de tes La di et da, devant ma fenêtre

 

 

 

5. Il vivait au 55e étage et l’ascenseur était en panne.

Évitant des accidents plus bas en criant des sons inaudibles et en tapant sur les boutons.

Là-haut, il se défaisait de ses cris avec des chansons de silence.

Il n’y avait ni escalier, ni fenêtre tandis qu’il chantait dans son appartement qui rétrécissait

Il les voit de loin

Mais ils sont tout en bas et elle ne peut entendre son refrain intérieur – la di da – maintenant presque parfait

Lexique* : La di da chanté + liste des objets de la vie quotidienne 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

* Lexique : mots imaginés librement par les choristes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En partenariat avec le réseau Festivals en Savoie entre Lacs et Montagnes
Co-commande du Festival Les Nuits Romantiques, de La Brèche Festival, du Bel-Air Claviers Festival, du Festival Les Nuits d’Été et du Festival Musique et Nature en Bauges