Pleureuse, l’émissaire des lieux perdus
Pauline Picot
Restitution
1:00
entrée libre
SA 18 JAN 10:30
SA 18 JAN 15:00
Nous portons en nous des lieux. Qu’il s’agisse d’une vieille maison, du banc de notre premier baiser, d’une plage. Et que ces lieux aient été écroulés, déplacés, fermés ou qu’ils continuent à exister sans nous, nous les portons.
Pour le LBO, Pauline Picot imagine une proposition performative portée par Pleureuse, son personnage inspiré de la figure antique éponyme. Elle engage une relation intime avec une petite poignée de résident(e)s des Blés d’Or, et leur propose un dialogue autour de leur lieu perdu. Puis elle se rend dans ces lieux et y accomplit un rituel sur mesure – dire un texte, enfouir un objet, chanter un air, verser des larmes, oser une danse – pour déplorer la perte et célébrer la vie.
Lors de la restitution publique du 18 janvier 2025 au LBO, vous serez invité(e)s à rencontrer Pauline Picot, alias Pleureuse. Celle-ci vous racontera toutes les étapes de sa résidence au LBO, ponctuant son récit de la diffusion des quatre objets sonores issus de ses performances, réalisés par Mitzi Lowy. Ce temps partagé sera également l’occasion de découvrir (regarder, toucher) des traces matérielles de ces performances. Une discussion ouverte s’engagera ensuite autour de la démarche de Pleureuse, mais également de la mémoire intime, des lieux que l’on habite (réellement ou dans sa tête), et de la fonction réparatrice des rituels.
Pleureuse a posé ses valises pour la première fois au LBO le 2 mai 2024.
Elle quittera ses ornements et redeviendra Pauline Picot le 18 janvier 2025. Son chantier de performance avec le LBO aura duré plus d’un an.
La résidence de Pleureuse s’est faite au long cours, sous la forme de journées ponctuelles passées au LBO au rythme des résident(e)s – à faire des confitures, suivre les ateliers d’ergothérapie, prendre des repas et jouer du piano. Par cette immersion, elle a établi des liens de curiosité et d’affection avec certain(e)s d’entre elles et eux – sans le vouloir, sans forcer. Avec quatre personnes, ce lien s’est prolongé en une discussion autour du lieu perdu : celui qui ne nous abrite plus, mais que nous abritons en nous. Ensuite, tout le principe de Pleureuse a consisté non pas à être en résidence au LBO mais, dans un mouvement inverse, à le quitter pour rejoindre le lieu de ces quatre résident(e)s : être leurs yeux, leurs pieds et leurs mains.
Pauline Picot est autrice, performeuse et docteure en Études Théâtrales.
Les éditions Quartett publient ses textes théâtraux depuis 2012.
Sa dernière pièce publiée, Votre âme sœur est peut-être dans cette forêt (2022), est mise en espace au Théâtre du Rond-Point en février 2023.
Sa dernière pièce écrite, Je pourrais compter tous mes os, est lauréate du festival Texte En Cours qui a lieu à Montpellier en novembre 2023.
Quant à sa poésie – sous forme de fragments composés ou d’éructations-fleuves – elle peut se lire aux éditions Les Éclairs (À l’heure qu’il sera, 2017), dans des revues spécialisées (Gustave, Recours au poème, Carabosse et Véhicule) ou sur les réseaux sociaux (la série des Éclats et celle des Poches de Résistance Poétique sur YouTube ; la publication soutenue de textes sur Instagram et Facebook).
Depuis 2019, elle crée des séries de performances accompagnées de photographies qui questionnent l’impératif de compétition, la solitude du quotidien, la candeur en face de l’état du monde.