En 2007, Yael Naïm, jeune chanteuse franco-israélienne faisait résonner New Soul, aux quatre coins de la planète. On la retrouve aujourd’hui avec l’album Older, aux côtés de son inséparable complice artistique et compagnon, David Donatien. A deux, ils continuent de puiser dans le blues, le folk, le jazz pour créer cette nouvelle soul aux mélodies, plus que jamais, envoûtantes. La suite en bas de la pageYael Naim affine son identité blues-folk dans l’élégant Older
» Trapped. En français : « piégé ». Ne serait-ce que pour cette chanson-là, dont on peine en effet à s’échapper, on aimerait le disque de Yael Naim… Mais c’est l’album entier qui nous attrape et nous retient : Older est d’une élégance racée, un chapelet de pépites peaufinées, patinées. Sept ans et demi après New Soul, qui l’avait révélée, la chanteuse revient, plus sûre d’elle-même, y compris dans l’affirmation de ses peurs et de ses fragilités. Déchirante d’honnêteté dans Coward (« Lâche »), découvrant le joyeux vertige de la maternité dans Make a child (« Faire un enfant »), renouant avec sa langue maternelle, l’hébreu, le temps — trop court — d’une berceuse, Ima (« Maman », en duo avec Leyla McCalla, qui chante en créole). Dans la course aux références, on pourra citer Nina Simone, Joni Mitchell, Amy Winehouse, ou même son compatriote Asaf Avidan, mais c’est surtout son identité propre nourrie de jazz, de blues et de folk qu’elle affine ici. Aux côtés, toujours, du percussionniste David Donatien, la chanteuse nous entraîne dans une ronde mélodique où s’enchaînent sans heurt les titres légers (I walk until, Walk walk) et les morceaux épiques (Dream in my head). Partout elle joue de sa remarquable souplesse vocale, sans ostentation. Car voilà bien sa grande force : dégager une intensité théâtrale, presque opératique, avec une parfaite sobriété. Et chanter la gravité en restant lumineuse. Les mélodies s’enroulent, protectrices autant qu’ensorcelantes ; le tuba, le cor, les choeurs nous enserrent sans se faire oppressants ; les textes disent l’accomplissement personnel, en dépit de tous nos empêchements. Yael Naim vient de fêter ses 37 ans. Avec Older, elle ne vieillit pas seulement. Elle grandit. » Valérie Lehoux Télérama – mars 2015
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