La conférence initialement prévue le 20 mars est reporté à une date ultérieure.
Dans une conférence théâtrale dont ils ont le talent, Jade Duviquet & Cyril Casmèze, Cie du Singe Debout ensauvagent leurs pensées et leurs penseurs dans une performance rugissante. Drôles, fines, décalées et savantes ces rencontres d’un genre nouveau observent autrement nos relations aux animaux. Avec celle-ci, laissons-nous croire aux Fauves…
Avec la directrice de collection Anne de Malleray à partir de sa magnifique Revue Billebaude et du récit de l’anthropologue Nastassja Martin, Jade & Cyril, Cie du Singe Debout imaginent une nouvelle conférence dérapante autour de la figure du Fauve.
Nastassja Martin est anthropologue, diplômée de l’École des hautes études en sciences sociales, spécialiste des populations arctiques. Elle a publié, en 2016, Les Âmes sauvages (La Découverte) – écrit à partir de sa thèse dirigée par Philippe Descola – dans lequel elle retrace les manifestations et reconfigurations de l’animisme Gwich’in face aux changements environnementaux. Son second terrain est consacré à la manière dont certains clans Even du Kamtchatka (Russie) ont choisi de retourner vivre en forêt après l’effondrement de l’URSS. Croire aux fauves (Verticales, 2019) est son deuxième livre, récompensé par le Prix Littéraire François Sommer 2020.
Au plateau, l’anthropologue, la journaliste Anne de Malleray et l’historien Pierre Olivier Dittmar, le musicien Gaspar Claus rejoignent les Singes debout pour une conférence performée qui réinvente un monde au regard de toutes les espèces qui y vivent.
Fauve est-il une bête ou fauve est-il un homme ? Une proie ou un prédateur ? Comment capturer ses nuances chatoyantes ? Que raconte le fauve de nos fantasmes du sauvage et de l’animalité ? Cette conférence explore la polysémie de ce terme, ses zones d’ombre à la lisière de l’humain et de l’animal. Fauve, parce qu’il est ambigu et à la marge, traduit l’intensité de la rencontre avec l’Autre. Celle dans laquelle on s’aventure sans savoir ce que l’on va trouver dans son visage, celle dont on ne revient pas sans métamorphose.