Raphaëlle Delaunay (danseuse, chorégraphe) et Jacques Gamblin (acteur, auteur) se rencontrent en 2018 à l’occasion d’un tournage. De cette réalisation à deux, nait le désir de voir leurs univers respectifs se mêler sur scène. Pendant deux ans, ils improvisent et ça donne ça : une rencontre dans un espace clos et blanc, une relation faite d’abandon et de tension, de paroles débridées et de silence parlant, de sérieux et d’inédites bêtises. À deux, ils sont infiniment nombreux ; tout peut advenir, même l’imprévisible, surtout l’imprévisible. Ils sont des acteurs, ils sont des danseurs, ils sont des clowns, ils nous enchantent et on en redemande. Hop, hop, hop !
textes, mise en scène, interprétation Raphaëlle Delaunay, Jacques Gamblin collaboration artistique Emmanuel Daumas scénographie et lumières Eric Soyer son Lucas Lelièvre production et diffusion Françoise Lebeau régie générale et lumières Laurent Bénard régie son Simon Denis ou Nicolas Perreau assistante de tournée Tina Hollard
production Productions du dehors
co-production Communauté de Communes du Mont-Saint-Michel dans le cadre de son programme de résidence, Domaine de Kerguéhennec, Grand Théâtre de Lorient, La Coursive – scène nationale de la Rochelle, CentQuatre (Paris), Espace Malraux – Malraux Scène nationale Chambéry Savoie, Bonlieu – Scène nationale d’Annecy, Le Radiant-Bellevue, La scène nationale de Saint-Quentin-en-Yvelines, Théâtre de Coutances, Théâtre Edwige Feuillère, Scène conventionnée d’intérêt national – Vesoul, Le Carré-les-Colonnes – Saint-Médard- en-Jalles, Maison de la Culture d’Amiens.
Raphaëlle Delaunay et Jacques Gamblin sont en résidence de création au CentQuatre (Paris). Le spectacle a été accueilli en résidence de création à Cap Caval – Penmarch
Jacques Gamblin, auteur et interprète
Depuis une vingtaine d’années Jacques Gamblin s’est imposé dans le paysage du cinéma français. Il a travaillé avec Claude Lelouch, Robert Guédiguian, Jean Becker, Claude Chabrol, Bertrand Tavernier, Philippe Lioret, Rémi Bezançon ou Niels Tavernnier dans des films aussi différents que Tout ça pour ça, Pédale douce, Mademoiselle, Les enfants du marais, Laisser-passer (pour lequel il reçoit l’ours d’argent, prix d’interprétation masculine au festival de Berlin en 2002), Holy Lola, Le premier jour du reste de ta vie, Le nom des gens de Michel Leclerc, Le Premier Homme de Gianni Amelio, Hippocrate de Thomas Lilti, De toutes nos forces de Nils Tavernier qu’il retrouve en 2018 pour L’incroyable histoire du Facteur Cheval qu’il incarne magnifiquement. Le 18 mai 2022 sortira On sourit pour la photo de François Uzan tourné en Grèce et Le tigre et le président de Jean-Marc Peyrefitte.
Il met aussi élégance, humour, légèreté, poésie et sa sensibilité à fleur de peau, au service de créations théâtrales : Quincailleries (1991), Le Toucher de la hanche (1997), Entre courir et voler il n’y a qu’un pas papa (2004), textes publiés aux éditions Le Dilettante, Tout est normal mon coeur scintille (2010), Ce que le Djazz fait à ma Djambe, création musicale écrite en complicité avec le compositeur Laurent de Wilde (2011). Jacques Gamblin confirme, spectacle après spectacle, son talent d’auteur, récompensé en juin 2016 par Le PRIX THEATRE de la SACD. Je parle à un homme qui ne tient pas en place, fruit de sa correspondance avec le navigateur Thomas Coville fait l’objet d’une publication aux Éditions des Équateurs en 2018 et d’une adaptation théâtrale jouée en France et à l’étranger près de 150 fois.
En 2021, il interprète sous la direction de Laurent Pelly, Harvey de Mary Chase, spectacle qui rencontre un vif succès et encore en tournée en 2022.
Comédien et auteur talentueux et inclassable, il réalise depuis Tout est normal mon coeur scintille des spectacles avec le concours de danseurs : le corps surgit chaque fois que le verbe est à la peine.
Raphaëlle Delaunay, danseuse et chorégraphe
Danseuse et chorégraphe, Raphaëlle Delaunay s’est formée à la Royal School of dancing de Londres et à l’École de Danse de l’Opéra de Paris où elle a intégré le corps de Ballet. Elle danse ensuite pour Pina Bausch au Tanztheater Wuppertal. À partir de 2000, elle collabore avec Jiri Kylian au Nederlands Dans Theater, Alain Platel, le collectif Peeping Tom en Belgique et plusieurs autres chorégraphes tels qu’Alain Buffard, Richard Siegal, Boris Charmatz, Bernardo Montet ainsi que des metteurs en scène Pascal Rambert, Fréderic Fisbach, Guillaume Vincent… En 2005, au sein de la compagnie Traces, elle signe Jeux d’intention, première d’une longue série de créations, notamment Soma au Théâtre du Fil de l’eau – Pantin en janvier 2017, Chez Joséphine, une pièce consacrée à la figure de Joséphine Baker, adaptée sous le titre De Marie à Joséphine, danseuses modèles ! dans le cadre de l’exposition Le modèle noir de Géricault à Matisse au Musée d’Orsay puis au Mémorial ACTE à Pointe-à-Pitre en 2019, ou bien encore Chaconne qui fait l’objet d’une commande de film co-réalisé avec Jacques Gamblin à l’occasion de l’exposition Michaël Jackson, On the wall au Grand Palais en 2019.
Interprète majeure de la scène contemporaine, elle est également pédagogue et met son expérience précieuse et multiple au service d’institutions prestigieuse tels que le CNDC d’Angers où elle crée pour les étudiants 20 shades en février 2017 ou le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris où elle enseigne la technique classique, ainsi que le répertoire néo-classique et contemporain depuis 2018. En 2022, après plusieurs interventions notamment dans le cadre de CAMPING 21, le Centre National de la Danse (Pantin) lui propose de piloter une expérience inédite intitulée ÉLAN, École de l’égalité des chances.
J. dispose désormais de tout son temps
Et de son corps …
R. est là depuis toujours, dans cet espace vide.
Elle va rappeler à J. qu’il a un corps.
J. a travaillé toute sa vie dans l’aéronautique et cherche désormais à ce que son corps s’envole.
R. est professeure de corps. Elle danse éperdument depuis toujours dans des espaces blancs qu’elle explore. Elle goûte assez la solitude de cette pratique quotidienne.
Ils se retrouvent là, comme déposés dans un espace suffisamment vide et blanc pour inventer, un espace depuis lequel un coin de mur les observe.
En se prêtant à cette quête surréaliste de l’un, l’autre va trouver l’occasion de se réconcilier avec une mémoire engloutie, un temps à elle, des réflexes d’enfant.
A deux, ils éprouvent la relativité du temps. Elle est pressée, lui plus du tout.
A deux ils sont infiniment nombreux ; le couple qu’il vont former se décline et se déploie dans des variations multiples : matières, animaux, formes, énergies …
Ils ne sont surpris de rien. Ils font feu de tout bois.
Rien ne les oblige ni à se rapprocher ni à s’éloigner ni à se séduire ni à se détester, ni non plus à se taire ou à parler.
La parole surgit parfois, onomatopéique ou loggorhéique, dénuée tout comme les gestes de logique mais pas de sens même si ici c’est le sens qui leur court après.
Ils sont disponibles, tout peut advenir, même l’imprévisible, surtout l’imprévisible.



