Le mot « panique » vient de Pan (faune en latin), dieu antique de la Nature. Pan, selon la mythologie grecque, inventa la flûte à partir du roseau en lequel la nymphe Syrinx s’était transformée pour lui échapper. La musique de Debussy sert de fil conducteur à ce dialogue entre une flûtiste et un danseur. Tous deux jouent des souffles et des corps. Une vision inédite du Faune et de Syrinx où l’imaginaire, la matière et la psyché, s’expriment librement.
note d'intention
Je suis une afro-white, une nymphe punk, une anti-diva callipyge. Allongée sur le sol, la flûte posée sous les lèvres, j’essaie de trouver cet élan du souffle, profond et universel demandé par les phrases du Prélude à l’Après-midi d’un Faune de Claude Debussy. A côté de moi une chaise, une partition et un pupitre : les quitter pour trouver cet élan. En me posant sur le sol, en changeant ma relation avec lui, un nouvel espace s’impose. Il me permet de retourner à l’origine, au rêve, à la respiration, au temps organique, au « Rien ». L’histoire de Syrinx et de Pan du poète Ovide représente cet enracinement d’où tout part et où tout est lié : la naissance du désir, la frustration, le dépassement. A travers ce mythe magnifiquement poétique de la naissance de la flûte, je souhaite allier le mouvement et le son dans un même souffle : mettre en mouvement ce corps quasi tabou du musicien tout en faisant résonner les phrases pour flûte de Syrinx et du Prélude à l’après-midi d’un Faune. Si ce poème souligne la présence et la permanence des mythes dans les rêves contemporains, il nous invite aussi à regarder d’un œil nouveau la relation à soi, aux autres et donc au rêve. Grâce à la flûte, simple trait dans l’espace mis en vibrations et en mouvements, mon souhait est de pouvoir contribuer à la réhabilitation du temps du rêve, celui du « Rien » où il y a « Tout ». Pour faire « parler » l’imaginaire du corps musicien il me fallait un danseur chorégraphe. A ma connaissance, seul Dominique Petit était capable de donner corps à ce projet. Je lui ai donc proposé de m’accompagner. Juliette Stolzenberg