Un talent inégalé, un style unique, un mélange de non-sens, de jeux de mots, de mime, un goût pour les paradoxes absurdes, un miracle dans le paysage du music‑hall français, Raymond Devos fut un phénomène rare. Amoureux du verbe et fasciné par ce grand clown, François Morel s’est plongé dans ses mots pour faire revivre son génie, en compagnie de son complice‑pianiste Antoine Sahler. J’ai des doutes, titre de l’un des plus fameux sketches de Devos, où il interrogeait l’absurde de l’existence jusqu’à flirter avec la poésie, devient un spectacle musical hommage où le grain de folie vient systématiquement enrayer la mécanique bien huilée de la réalité. Ainsi parle François Morel de son “amour de jeunesse” dont il interprète les textes aujourd’hui : «ll a surgi, miraculeux et mystérieux, derrière un rideau rouge qui s’ouvrait sur l’imaginaire. On n’avait jamais vu ça ! Et, devant cet homme en apesanteur, on avait le souffle coupé».