Cyril Teste adapte le chef-d’oeuvre de Tchekhov, traduit par Olivier Cadiot, dans une version située au carrefour du théâtre et du cinéma. Inspiré par les réalisations de Vinterberg, Godard, Cassavetes, le metteur en scène nous embarque caméra à la main sur la scène et explore les jeux d’amour, les fantasmes, la mort, qui s’entremêlent dans cette drôle de comédie.
Konstantin aime Nina et lui écrit une pièce. Pour autant, Nina, persuadée de sa vocation d’actrice, s’enfuit avec Trigorine, un écrivain reconnu, amant d’Arkadina, la mère de Konstantin… Derrière l’intrigue de LA MOUETTE, se cache l’envie pour Cyril Teste, d’écrire l’amour fou d’un fils pour sa mère. L’amour fou, et la douleur : Konstantin est mal aimé, ou trop peu, ou pas comme il le souhaiterait. Cette relation, proche de la tragédie d’Œdipe est immergée dans une scénographie où le cinéma a toute sa place. Faisant écho à ses précédentes mises en scène (Festen et Hamlet), le collectif MxM donne vie à une nouvelle performance filmique. Ici tout est à vue : le matériel, caméras, micros, lumières ainsi que les équipes techniques. La pièce expérimente alors le mélange entre tournage et mise en abîme. La pièce devenant une façon d’explorer autrement la notion de fiction en temps réel. L’écran sur scène, bien plus qu’un support de projection, est semblable à une peau, les images y font surface comme si elles venaient de notre imagination, superposition de rêve et de réalité. Sensualité, désir et érotisme sont ici les maîtres mots dans la quête du profond de l’intime. L’ambition de Cyril Teste étant de faire de LA MOUETTE, un révélateur d’émotions, pour radiographier le corps et observer le siège des sentiments humains.
La presse en parle
LA MOUETTE d’après Anton Tchekhov, mise en scène Cyril Teste
La Terrasse