Œuvres textiles et costumes, peinture et vidéo, l’exposition aux couleurs vives du plasticien et chorégraphe Darius Dolatyari-Dolatdoust se poursuit. Ce dernier vous convie le samedi 04 mai à découvrir trois performances dans différents espaces de Malraux.
19h Flags Parade – 25’, 2021
En tant qu’espèce humaine, pourrions-nous envisager de disparaître ? Flags parade imagine cette hypothèse impossible jusqu’au grotesque : dissimuler les contours de nos corps dans un camouflage flamboyant, non pas pour disparaître, mais pour apparaître autrement. Métamorphoser les corps par le costume, transformer les mouvements et offrir au danseur une nouvelle manière d’apparaitre et de s’exprimer. Drapeaux en mouvements ? Oiseaux colorés ? Des créatures hybrides cherchent à communiquer entre elles : dans les espaces, elles se cherchent, lancent des appels, se tournent autour, pour enfin se rencontrer dans une ultime parade, un cri d’amour.
21h Wearing the dead – 45’, 2020
« Porter les morts » est une performance dans laquelle à la fois le costume et le corps portent l’héritage. Le costume produit sa propre danse du fait de ses particularités. Dans cette performance, le costume est un voyage, un pont entre une culture dont j’ai hérité et dont je fantasme : l’Iran. Les costumes s’inspirent des vibrations des chants traditionnels iraniens et de l’exposition iranienne du Louvre. J’ai créé ces costumes comme une seconde peau à porter par différentes physiques et ainsi tenter de comprendre comment nous construisons notre identité : inspiré par le passé mais toujours présent dans notre vie présente, l’idée et de créé ce dialogue impossible, activant la chorégraphie de la mémoire. Porter ces costumes est une façon pour moi de faire partie d’une Histoire commune, de réincarner une mémoire vivante qui n’est pas la mienne mais qui est toujours en moi. Le costume déclenche le mouvement. Par sa nature, sa conception, le costume lui-même est créateur de mouvement. La dramaturgie se construit dans un rituel : Se déshabiller, s’habiller et revêtir les costumes, incarner des histoires/Histoires à travers une chorégraphie, c’est un voyage, un voyage que j’ai envie de partager.
Darius Dolatyari-Dolatdoust
Darius Dolatyari-Dolatdoust met en évidence la potentialité performative et inhérente du costume, sa capacité intrinsèque à proposer au performeur une façon de le remodeler, de le mouvoir, de le ré-inventer. Une relation de pouvoir s’installe entre le performeur et son costume. L’interprète est traversé par les histoires personnelles et intimes, celles qui questionnent son identité, son genre, son corps. Comme l’a si bien dit François Chaignaud, « Le costume est la première danse ». Le costume produit ses propres mouvements en réorganisant l’espace des corps, définissant ainsi un nouveau cadre d’expérimentation. Porter les costumes de Darius ce serait comme dialoguer avec l’histoire, grande ou petite. Danser dans le passé, un réel métamorphosé.
