Implantée en Savoie depuis plusieurs années, la jeune danseuse et chorégraphe Marion Alzieu signe sa première pièce de groupe qui réunit six interprètes aux différentes techniques, hip hop, contemporain et chant. Avec cette pièce, elle questionne les représentations du corps féminin, les projections fantasmées, les expressions empêchées, avec une approche sensible et plurielle. Dans une parfaite maitrise technique, les danseurs exécutent des mouvements d’ensemble qui tous interrogent la question de la place du corps social de la femme au travers plusieurs figures, comme celle de la mère…Implantée en Savoie depuis plusieurs années, la jeune danseuse et chorégraphe Marion Alzieu signe sa première pièce de groupe qui réunit six interprètes aux différentes techniques, hip hop, contemporain et chant. Avec cette pièce, elle questionne les représentations du corps féminin, les projections fantasmées, les expressions empêchées, avec une approche sensible et plurielle. Dans une parfaite maitrise technique, les danseurs exécutent des mouvements d’ensemble qui tous interrogent la question de la place du corps social de la femme au travers plusieurs figures, comme celle de la mère…
Chorégraphie Marion Alzieu, Assistante chorégraphique Alice Masson, Interprètes Nanyadji Kagara, Sophie Billon, Guillaume Forestier, Freddy Madodé, Marion Alzieu, Océane Crouzier, Création musicale Michael Avron, Création lumières Sarah Eger, Scénographie et costumes Catherine Cosme, Régie générale Ralph M’Fah Traoré, Aide à la dramaturgie Nathalie Veuillet
Coproduction Le Dôme Théâtre d’Albertville, Château-Rouge d’Annemasse, Théâtre de Villefranche sur Saône, Communauté d’Agglomération du Grand Ouest rhodanien. Ce projet est soutenu par la Caisse des Dépôts et des Consignations, le groupe des 20 Auvergne Rhône Alpes et la DRAC plan de relance post-covid. Autres partenaires La Maison de la Danse de Lyon, Musée Gallo-Romain de Saint Romain en Gal, Musée des Beaux-Arts de Lyon, Musée Thimonnier d’Amplepuis, CND de Lyon (mise à disposition de studio)
Marion Alzieu – Chorégraphe, Danseuse
Interprète Née en France, Marion se passionne très jeune pour la danse sous toutes ses formes. Elle débute par le modern jazz, le hip-hop et le classique. En 2006, elle étudie la modern dance au Centre James Carlès à Toulouse. Elle découvre, plus tard, la danse contemporaine par des ateliers auprès de Hervé Rumeau, Olga Cobos et Luc Jacobs ; et s’ouvre également au yoga, au feldenkrais, aux pilates. De 2008 à 2010, elle suit la formation professionnelle Coline à Istres, où elle rencontre plusieurs chorégraphes invités et danse le répertoire d’Emanuel Gat, Georges Appaix, Lisi Esteras, Shlomi Tuizer, Mathilde Monnier et Salia Sanou, entre autres. A sa sortie de formation, elle travaille comme stagiaire avec Emanuel Gat Dance Company. Puis intègre la Jasmin Vardimon Dance Company, et travaille au Royal Opera House de Londres, jusqu’en 2011. A son retour en France, Marion travaille pour la compagnie Mouvements Perpétuels dirigée par Salia Sanou. En plus d’être interprète dans plusieurs de ses pièces, elle assiste Salia pour des créations de rue pour danseurs amateurs. En 2012, elle est interprète également dans les compagnies d’Hervé Chaussard et d’Amala Dianor. Depuis 2014 jusqu’à aujourd’hui, Marion travaille pour Serge Aimé Coulibaly (Cie Faso Danse Théâtre) sur plusieurs de ces projets, « Nuit Blanche à Ouagadougou », « Kalakuta Republik », « Kirina ». Parallèlement à son statut d’interprète, Marion est attirée par la chorégraphie. En 2013, elle crée le duo « En terre d’attente » pour le Festival FIDO (Burkina-Faso) dirigé par Irène Tassembedo puis le présente au Festival Off en Avignon en 2014. En 2014, elle crée sa deuxième pièce, le solo «Ceci n’est pas une femme blanche», et fonde sa propre compagnie, la compagnie Ma’. Son solo tourne en Europe, au Moyen Orient et en Afrique et reçoit plusieurs distinctions. 3ème prix du jury et mention spéciale pour la recherche et la richesse du langage chorégraphique au Festival Corto In Danza (Cagliari-Italie), 2ème prix du jury et prix du public au Solo Dance Contest (Gdansk-Pologne), 2ème prix du jury aux HiverÔclites (Avignon-France), 1er prix au festival Tobina (Paris), 2ème prix du jury au Concours international de Chorégraphie de Burgos (Burgos/New York), 2ème prix du jury au concours 3.2.1..Taniec! (Cracovie, Pologne). En 2018, elle chorégraphie le défilé pour l’ouverture de la Biennale de la Danse de Lyon, pour la ville de Villeurbanne, en collaboration avec le chorégraphe burkinabé Sigue Sayouba. En novembre 2019, elle crée sa troisième pièce, le duo « W » avec le musicien franco-burkinabé Michael Avron. Titulaire du diplôme d’état de professeur de danse, Marion donne des ateliers auprès de différents publics (personnes en réinsertions sociales, EPAHD, collèges..). Elle donne aussi des master class à la formation professionnelle I.D de Feyzin, et pour la formation au Centre Chorégraphique Calabash à Lyon.
Michael Avron – Compositeur, Musicien Guitariste
Le guitariste et compositeur Michael Avron voit le jour au Rwanda. D’un père français et d’une mère burkinabé, il gardera des influences ouest africaines, mais aussi classiques, folk, rock, soul… Après quelques années à se former entre la France et le Burkina Faso où il accompagne et travaille avec certains artistes renommés (Alif Naaba, Smokey, Sana Bob, etc) Il s’établit à Paris en 2002 où il se fait un nom dans le milieu des musiques du monde en jouant avec nombre d’artistes en vue (Charlotte Dipanda, Dobet Gnahoré, …) mais aussi des musiques actuelles (Lartiste, Marwa Loud ) et commence à composer ses premières oeuvres, qui deviendront l’ébauche de sa collaboration avec Marion Alzieu, Chorégraphe et danseuse, autour de la Compagnie Ma’. Aujourd’hui établit en Bretagne, il compose pour le milieu du hip-hop, et pour la danse, tout en menant divers projets sur scène et en tournées (Ceylan Music Band, Ellé, Désiré Sankara, Lartiste,…)” Il fait partie de la compagnie Ma’ depuis 2014.
Alice Masson – assistante chorégraphe
Née en 1990, Alice Masson est danseuse de formation. Elle s’engage à travailler en tant qu’interprète aux rencontres entre le chorégraphique et d’autres écritures spectaculaires : marionnette contemporaine, performance, théâtre, opéra… Elle se forme à la danse contemporaine au conservatoire de Lyon. Elle y étudie également le piano et le solfège en cursus musicien. Passée son Bac TMD, elle intègre la formation Coline à Istres de 2008 à 2010. Elle se forme ensuite au Centre Chorégraphique National de Rillieux-la-Pape dirigé par Maguy Marin De l’interprète à l’auteur. Elle questionne son regard en intégrant le Master de critique en danse à l’Université Paris 8 qu’elle valide à Stockholm University en Suède en anglais. Elle étudie alors le phénomène d’impression de sincérité du danseur pour le public en contextualisant l’histoire de ce sentiment à partir de la révolution. De 2012 à 2017, Alice Masson est également interprète pour Diane Broman, Cédric Cherdel, Georges Appaix, Johan Joans, Laurent Cebe. Elle est également danseuse et marionnettiste pour la compagnie Pseudonymo de David Girondin Moab. Elle est interprète pour la compagnie Succursale 101 de la metteure en scène Angélique Friant, cie Succursale 101 pour lplusieurs pièces. Elle assiste également la metteure en scène sur certaines phases d’écriture des projets. Elle reprend les soli de Carine Gualdaroni en 2017/2018 MUE et HYBRIDE et interprète la nouvelle création RIDE en 2021 dont la première sera au TJP de Strasbourg. Elle accompagne en regard extérieur et chorégraphique Kristel Largis-Diaz pour ses pièces théâtrales à venir. Elle met aussi en scène des spectacles de théâtre musicale aux côtés de Quentin Gibelin La Belle Hélène diffusée en 2017 et 2019 notamment à l’Opéra de Dijon pour la compagnie Le Roy s’Amuse. Elle collabore avec Marion Alzieu pour la Compagnie Ma’ depuis 2018 en tant qu’assistante pour le Défilé de Biennale de la danse de Lyon. Elle remplace aussi la chorégraphe lors d’ateliers et d’actions culturelles. Leur relation se poursuit sur la prochaine création Si c’est une fille où Alice sera interprète et assistante chorégraphique.
Nanyadji Kagara – Comédienne, Danseuse
Née à Ndajména en 1987, Nanyadji s’est très tôt prise de passion pour la danse et le théâtre. Elle se forme au Conservatoire de Théâtre de Poitiers et par la suite à l’ESTBA (Ecole Supérieure de Bordeaux en Aquitaine). Elle travaille, pendant cette formation avec différents metteurs en scène tels que Yann Joël Colin et Eric Louis, Christian von Treskow… En parrallèle, elle intègre la troupe de danses africaines traditionnelles et de percussions Djembé Sacré, dirigée par Valérie Chauvet et Omar Diop. Elle découvre également la danse contemporaine grâce au Groupe de recherche chorégraphique universitaire de Poitiers, où elle a l’occasion de travailler avec Christian Bourigault, Jackie Taffanel, Dimitri Tsiapkinis. Sa rencontre avec Germaine Acogny, en 2012, la conduit à mener un travail sur la danse contemporaine d’inspiration africaine. Elle intègre, en 2013, le projet Engagement Féminin de la Compagnie Auguste-Bienvenue. Elle participe à plusieurs stages de danse, notamment auprès de l’Atelier de Paris Carolyn Carlson, où elle rencontre Vincent Dupont et son univers. Son approche touche Nanyadji qui intègre sa compagnie en 2016 pour la nouvelle création « Mettre en pièce(s) ». Elle travaille également pour les metteurs en scène Thierry Bedard, Aristide Tarnagda, le Festival de Théâtre la Luzège. En 2017, elle travaille avec Thomas Visonneau, avec les collectifs Apache et Nous étions 8 dans l’ascenseurs, ainsi que sur un projet réunissant Moïse Touré et Jean Claude Gallota. Sensible à la transmission, Nanyadji développe sa pédagogie grâce à des ateliers auprès de lycéens, en partenariat avec le TNBA et l’IDDAC, ainsi que des collèges en Guyane dans le cadre de la formation du Petit été de Mars, mis en place par Odile Pedro Léal et l’EPCC de Guyane.
Guillaume Forestier – Danseur
interprète Né en 1996, Guillaume se dédie rapidement au mouvement. D’abord avec la gymnastique puis par la découverte de la danse à 10 ans. Il fait ses premiers pas en danse modern’jazz puis en danse classique dans des écoles municipales Vendéennes. Très tôt il découvre le plaisir de la scène et du travail de répétition au sein de la compagnie amateur Force Jazz Dance Cie. Il passe un baccalauréat littéraire spécialité danse ou il découvre la danse contemporaine et l’histoire de la danse en suivant un double cursus au Conservatoire Départemental de La Roche sur Yon. Il entre au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon dont il sort diplômé en juin 2018. Lors de sa dernière année d’études il rencontre Yuval Pick, directeur du Centre Chorégraphique National de Rillieux-la-Pape et intègre sa compagnie en tant que danseur permanent pendant deux saisons. Depuis 2021 il est danseur free-lance et chorégraphe de sa compagnie La Fiévreuse. Il rejoint aussi l’équipe de “Si c’est une fille” de la compagnie Ma’.
Sophie Billon – Danseuse
interprète Née en 1997, Sophie Billon commence sa formation de danse au Conservatoire à Rayonnement Régional de Reims puis celui de Paris, enseignement associé à d’autres disciplines comme le piano ou le théâtre. Elle intègre par la suite le Conservatoire National Supérieur de Musique et Danse de Lyon, d’où elle sort diplômée en 2019. De 2019 jusqu’à maintenant, Sophie devient interprète auprès de Daniel Larrieu, pour la reprise de deux pièces : Chiquenaudes & Romance en Stuc. Elle travaille également avec le metteur en scène Nicolas Barry pour ses créations, Les Obsèques du grand Paon (2019), et Grand Crié (2022), ainsi qu’avec la metteuse en scène Marine Mane pour sa dernière création Knit. Elle intègre la compagnie Ma’ pour la création 2022 de Marion Alzieu : Si c’est une fille. Transmettre et partager à des publics différents ayant toujours été des notions importantes dans sa dynamique d’artiste chorégraphique, Sophie devient diplômée du Diplôme d’État de professeure de danse contemporaine en 2021, et enseigne ou anime des ateliers de manière ponctuelle.
Freddy Madodé– Danseur interprète
Freddy découvre la danse hip hop au collège à l’âge de 16ans, lors d’ateliers artistiques menés par les compagnies Subterfuge et Stylistik. Il se passionne très vite pour le Break et intègre un groupe de bboy qui deviendra plus tard la cie Relevant. En 2015, Il se fait repérer avec ce groupe lors du projet Babel 8.3 par la Maison de la Danse de Lyon. Un partenariat est ainsi créé permettant à Freddy de s’enrichir de masterclass avec divers chorégraphes (Cie Burnout, Abou Lagraa, HKC…), de spectacles et de projets de création. Parallèlement à ce projet, il intègre la Cie Lignes Urbaines et la formation ID de la cie DeFakto en 2017 où il rencontre Marion Alzieu. La même année, il est repéré par la compagnie HKC et intègre ainsi la création « Urgences » chorégraphiée par Amala Dianor. » Il intègre la Compagnie Ma’ pour la pièce « Si c’est une fille ».
Océane Crouzier – Danseuse interprète
Après des débuts artistiques dans une école en Haute Savoie, Océane étudie le contemporain et le jazz au conservatoire d’Annecy et de Chambéry. Elle intègre le CNSMD de Lyon en 2016 et se forme auprès de Juliette Beauviche, Johanna Lemarchand et Anne Martin. Durant son parcours elle aura l’occasion d’expérimenter le travail d’Hervé Robbe, Thomas Guerry, Rachid Ouramdane et Laly Euguadé. Pour le certificat d’études supérieures, elle travaillera avec Ambra Senatore sur la reprise du solo « Altro piccolo progetto domestico ». Au Jeune Ballet elle a pu traverser des pièces de divers chorégraphes tels que Sharon Eyal, Carolyn Carlson, Anne Martin et Sasha Waltz. Diplômée du CNSMDL, Océane devient membre active de la compagnie YAGE et interprète pour la nouvelle création de Louison Valette « Mues ». Intéressée par la performance, Océane découvrira le travail de l’autrice et metteuse en scène Mathilde Segonds avec qui elle présentera l’installation déambulatoire « Dans le silence des fossiles ». Elle travaillera pour le chorégraphe Willi Dorner pour sa performance de rue « Bodies in Urban Spaces ». Nous pourrons la voir dans le moyen métrage chorégraphique de Grégoire Manhès « Killing Time » et dans la création en cours de Miguel Filipe. Elle intègre la compagnie Ma’ pour la création « Si c’est une fille ».
Catherine Cosme – Scénographe, costumière
Réalisatrice, directeur artistique et scénographe pour le cinéma et le théâtre, Catherine est diplômée en scénographie de l’école de la Cambre à Bruxelles. Elle travaille sur la scénographie pour Serge Aime Coulibaly, Maia Sandoz, La Cambre SHOW et Rachid Benzine. Son travail de directeur artistique et de scénographes’étend aussi « A Wedding » et «Enfant Terrible» réalisé par Stephan Streker, la série télévisée The Break season1and 2, réalisée par Matthieu Donck et The Lobster’s Cry de Nicolas Guiot, qui a reçu le César du meilleur court métrage, en 2013. Elle collabore également avec Laurent Micheli pour son deuxième film «Lola vers la mer», «Papicha» de Mounia Meddour, «La fille au bracelet» de Stéphane Demoustier. En observant des réalisateurs travaillant avec des acteurs, Catherine eut progressivement envie d’écrire et de faire ses propres films. « Les Amoureuses » est son premier film. Son deuxième court métrage « Famille » produit par Helicotronc voyage dans différents festivals. Vers son site : https://www.catherinecosme.com/
Sarah Eger – Régisseuse lumière
Après avoir obtenu une licence de Musicologie et d’Arts du Spectacle à l’Université de Lorraine, j’intègre ensuite l’ENSATT (École Nationale des Arts et Techniques du Théâtre) en 2016, en formation de conception lumière. Durant mes études, j’effectue de nombreux stages dans de nombreux domaines mais me concentre essentiellement à la scène lyrique. J’ai alors suivi Philippe Berthomé pour la création de Don Giovanni de Mozart mis en scène par Jean-François Sivadier au festival d’Aix en Provence en 2017 et Laïs Foulc, pour l’opéra Pygmalion mis en scène par Robyn Orlin à l’Auditorium de Dijon en 2018 suivi de la tournée en 2020. Aujourd’hui, je travaille auprès de différentes compagnies et structures en tant que conceptrice et régisseuse lumière.
“Nous femmes, nous voulons être ce que nous sommes, et ne point être ce que l’on nous fait.” (Maria Deraismes)
Si c’est une fille puise son inspiration dans la condition de naître fille et devenir femme dans nos sociétés. Après le 20ème siècle, grand siècle qui a révolutionné leur destin et leur identité, nous entrons dans une ère plus favorable à la place des femmes et de leurs droits. L’actualité internationale est teintée d’une révolution omniprésente en leur faveur : les silences se brisent, les prises de conscience des violences, des discriminations et des inégalités de genre, sont de plus en plus présentes.
Mieux qu’être réduites aux rôles, aux corps et à la sexualité qu’on leur impose, les femmes deviennent des voix, des sujets.
« Si c’est une fille… elle devra, elle sera, elle ne pourra pas… » Cette phrase, leitmotiv du documentaire « L’Inde: le pays qui n’aimait pas les femmes » réalisé par David Muntaner, m’a inspiré le titre de la pièce et m’a incité à interroger ces conditions à l’égard des femmes, pour d’autres cultures.
J’aimerais développer Si c’est une fille à partir de la question de la dimension sociale de disposer d’un corps féminin.
La femme doit-elle user d’une stratégie de survie, de prudence ? Est-ce un être au sexe faible, au corps faible, au corps soumis ? A quelles conditions pourra t-elle s’émanciper ? Que faudra t-il transmettre à un enfant, si c’est une fille, pour qu’elle jouisse de ses libertés ? L’urgence de prendre la parole, d’engager le corps pour s’affirmer !
Le corps de la femme constitue l’un des piliers de la prise de conscience de la domination patriarcale. Différentes symboliques sont attachées aux corps des femmes : créateur, puissant, soumis, pudique, sensuel, rassurant, libre, violenté, sexualisé, désirable, aimant, politique, vulnérable. Comment magnifier ces différentes étiquettes attribuées ? Comment leur rendre leur intégrité, leur beauté, leur puissance ?
LA MERE
Historiquement, les questions de la maternité et du féminin sont étroitement liées ; dans ces corps s’entremêlent fascination du pouvoir de donner la vie et terreur du désir féminin. La figure maternelle et la relation à l’enfantement sont pour moi importantes. Disposer d’un corps qui peut engendrer, surélève t-il la notion de féminité ?
LA RONDE
L’image de la ronde représente l’idée de transmission, de cycle, d’être ensemble, de fusionner pour avancer. C’est une image à la fois douce et puissante: très présente historiquement lors de cortèges, de rassemblements ou de revendications. « La ronde nous parle depuis les profondeurs millénaires de la mémoire » (cf. Milan Kundera).
LE TISSU
Très présent dans l’habillement ou l’accessoire chez la femme dans de nombreuses sociétés, le tissu m’interpelle quant à sa symbolique de la féminité et de la maternité. Signe de beauté, de pudeur, de soin, de protection, de soumission, il façonne une prolongation du corps féminin. Les tissus, du chiffon à l’habillement, sont utilisés dans de nombreuses cultures pour « organiser » le corps féminin : le mettre en valeur, le cacher, le suggérer. Dès lors, ces matières inspireront la scénographie de la pièce composée d’un pan de tissu doré qui modèle l’espace et servir à la fois de refuge, d’habillement, de lien entre les danseurs.
Mon intention avec Si c’est une fille est de positiver l’image du corps féminin à travers différentes esthétiques chorégraphiques telles que la danse contemporaine, la danse hiphop, la voix, les techniques de marionnettiste.
Je souhaite traduite le besoin de célébrer la femme, les corps, rendre compte de notre puissance indubitable.
Marion Alzieu – 2019