t u m u l u s est la réunion d’une communauté d’artistes : 13 chanteurs-danseurs rassemblés pour magnifier les polyphonies sacrées de la Renaissance. Au sommet de leur tumulus, en référence aux tombes d’autrefois surmontées d’une colline, la danse et le chant traversent les corps en un même souffle. A l’origine de cette rencontre unique, Geoffroy Jourdain, directeur de l’ensemble Les Cris de Paris, l’un des choeurs les plus réputés de France, et François Chaignaud, chorégraphe et danseur aux mille vies. Fruit de cette union, une oeuvre rare, atypique et ciselée, en hommage aux vivants.
Rencontre avec François Chaignaud et deux danseurs à l’issue de la représentation du 04 décembre sur la scène ouverte de La Base.
conception François Chaignaud et Geoffroy Jourdain chorégraphie François Chaignaud direction musicale Geoffroy Jourdain interprétation Simon Bailly, Mario Barrantes Espinoza, Florence Gengoul, Myriam Jarmache, Evann Loget-Raymond, Marie Picaut, Alan Picol, Antoine Roux-Briffaud, Vivien Simon, Maryfé Singy, Ryan Veillet, Aure Wachter, Daniel Wendler dramaturgie Baudouin Woehl scénographie Mathieu Lorry-Dupuy lumière Philippe Gladieux et Anthony Merlaud l assistance à la direction musicale Louis Gal assistance à la chorégraphie Anna Chirescu création costumes Romain Brau stage d’observation du CNSMDP Esteban Appesseche régie générale et lumière Anthony Merlaud ou Marinette Buchy régie son Aude Besnard, Camille Frachet, Alban Moraud, Jean-Louis Waflart régie plateau Laure Montagné ou François Boulet régie costumes Alejandra Garcia ou Cara Ben Assayag stage régie générale Thomas Cany
administration production Mandorle productions (Garance Roggero, Jeanne Lefèvre, Léa Le Pichon) et Les Cris de Paris (Antoine Boucon, Diane Geoffroy, Aurore Lamotte) agence de diffusion à l’international A PROPIC – Line Rousseau – Marion Gauvent coproductions et soutiens Bonlieu scène nationale (FR), La Villette, Paris – Initiatives d‘Artistes (FR), Wiener Festwochen(AUT), Kunstenfestivaldesarts (BE), Théâtre Vidy-Lausanne (CH), Points Communs, scène nationale de Cergy-Pontoise (FR), Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines (FR), TANDEM Scène nationale (FR), Berliner Festspiele (DE), Théâtre Auditorium Poitiers (FR), Malraux Scène nationale Chambéry Savoie (FR), l’Opéra de Dijon (FR), la Maison de la Danse à Lyon (FR) la Scène nationale d’Orléans (FR), la maisondelaculture de Bourges / Scène Nationale (FR), Le Manège, scène nationale – Reims (FR), La Cité musicale-Metz (FR), la Ménagerie de Verre (FR), le Théâtre Molière > Sète, scène nationale archipel de Thau (FR), le Théâtre de Cornouaille (FR), le Ballet national de Marseille – CCN (FR) et la Scène Nationale du Sud-Aquitaine (FR), Festival d’Automne à Paris (FR), Festival d’Avignon (FR).
Ce projet a bénéficié d’une aide exceptionnelle à la production de la DGCA. avec le soutien de Dance Reflections by Van Cleef & Arpels.
Ce spectacle est soutenu par “PEPS” Plateforme Européenne de Production Scénique Annecy-Chambéry-Genève-Lausanne dans le cadre du programme Européen de coopération transfrontalière Interreg France-Suisse 2014-2020
Soutiens Jeune Théâtre National, MC93 – maison de la culture de Seine-Saint-Denis (FR), L’échangeur CDCN Hauts-de-France (FR), la Fondation Royaumont, Asnières-sur-Oise (FR), CN D Centre national de la Danse – accueil en résidence, Le Regard du Cygne, Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, soutien en résidence de création de la vie brève – Théâtre de l’Aquarium.
Construction du décor Ateliers de la maisondelaculture Bourges/Scène nationale.
Fusalp accompagne la réalisation des costumes.
Mandorle productions est subventionnée par le Ministère de la Culture (DRAC Auvergne-Rhône-Alpes) et la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
François Chaignaud est artiste associé à Bonlieu Scène nationale Annecy.
Les Cris de Paris sont subventionnés par le Ministère de la Culture / DRAC Île-de-France, la Région Île-de-France et la Ville de Paris. Ils sont artistes associés au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, en résidence en région Grand Est via l’Opéra de Reims, et en résidence à Points communs, Scène nationale de Cergy-Pontoise / Val d’Oise.
François Chaignaud
Diplômé en 2003 du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, François Chaignaud a dansé pour de nombreux.ses chorégraphes (Alain Buffard, Boris Charmatz, Emmanuelle Huynh ou Gilles Jobin). Depuis sa première pièce en 2004, il tisse pour la danse le rêve d’une expression globale, son travail étant marqué par l’articulation du chant et de la danse (Думи мої, 2013), mais aussi par un rapport approfondi à l’histoire, dans ses créations comme dans les collaborations qu’il mène (entre autres avec Jérôme Marin ou Théo Mercier). De 2005 à 2016, il crée avec Cecilia Bengolea plusieurs spectacles marquants présentés dans le monde entier.
Il fonde en 2021 Mandorle Productions, affirmant une démarche artistique appuyée sur la coopération avec de nombreux artistes, dont Nino Laisné, Marie-Pierre Brébant, Akaji Maro, Dominique Brun ou Sasha J. Blondeau. Il crée également des pièces pour des grands groupes d’interprètes (Soufflette 2018 pour Carte Blanche) et prépare actuellement la pièce t u m u l u s avec Geoffroy Jourdain (Les Cris de Paris). Il est artiste associé à Bonlieu Scène Nationale d’Annecy ainsi qu’à Chaillot, Théâtre National de la Danse.
Geoffroy Jourdain
Parallèlement à des études de musicologie en Sorbonne et à des recherches dans les fonds musicaux italiens de plusieurs bibliothèques européennes, Geoffroy Jourdain s’implique très tôt dans la direction d!ensembles vocaux et fonde, alors qu’il est encore étudiant, les Cris de Paris. Il est rapidement reconnu pour l’audace de son projet artistique, et pour son investissement en faveur de la création contemporaine.
Il s’intéresse à la mise en oeuvre de dispositifs de création de spectacles musicaux novateurs, en compagnie de metteurs en scène, de comédiens, de chorégraphes et de plasticiens. Il a suscité et créé des œuvres de Beat Furrer, Mauro Lanza, Marco Stroppa, Francesco Filidei, Oscar Strasnoy (dont l’opéra Cachafaz), Ivan Fedele, mais se passionne également pour le répertoire des 17e et 18e siècles et pour l’ethnomusicologie.
t u m u l u s est une procession infinie de treize corps chantant et dansant au sein d’une seule et même pratique, un seul et même geste. Fruit d’une collaboration unique entre le chorégraphe Francois Chaignaud et Geoffroy Jourdain, directeur des Cris de Paris, ce projet porte le rêve d’éprouver conjointement ces deux arts, de penser ensemble danse et musique.
Les tumulus étaient autrefois des tombes surmontées d’une colline. Sépultures d’un genre particulier, ces « oeuvres » contiennent autant le corps des défunts que la vie qui leur succède et pousse au-dessus d’eux. La recherche que nous menons pour ce projet se situe au coeur de ce paradoxe : un être mort contiendrait toujours la vie.
Au milieu du plateau, un tertre occupe l’espace. Il est recouvert de verdure, à la fois mausolée et paysage. Il figure un volume sur lequel les danseuses-chanteuses et danseurs-chanteurs montent, se cachent et circulent. La danse, défilé continu de figures puissantes et misérables, grotesques et gracieuses, traverse les corps, comme on déroulerait les images d’un bas-relief. Il s’agit pour nous d’une ode à la transition, au flux et à la plasticité.
Une part essentielle de notre dramaturgie est liée au souffle, vecteur et sculpteur des sons, des mélodies et des figures. Les chants et les gestes sont vécus comme des constructions d’air qui mettent en tension ce qui se meut et ce qui s’évanouit, ce qui se pétrifie et ce qui reste. Muscles, voix et diaphragmes sont la matière d’une expérience tangible de la transition permanente. Dans l’émanation de l’air, nous cherchons à travailler une perception de ce qui est invisible, et qui nous permet de nous mouvoir.
Notre répertoire musical est composé de chants polyphoniques a capella franco-flamands, italiens, anglais et allemands de différentes époques, de la Renaissance aux années 1970.
Leur inspiration sacrée constitue aussi bien des manières de vivre des émotions collectives, que des cheminements vers leur transcendance. La musique est ici vécue non pas comme un monument qui figerait les corps dans l’extase ou la déférence, mais comme une vague qui nous traverse et nous connecte à ce qui ne cesse de se transformer, de se dégrader, de renaître. Elle est un vestige, une trace qui circule entre les interprètes. Elle est un terreau de sensibilités et d’imaginaires pour nos voix, un véhicule pour inventer de nouvelles formes de relation, de soin et d’attention.
Souffles émis et procession continue sont des rythmes qui donnent des formes, fussent-elles fugaces, fragiles et passagères. Celles-ci font de t u m u l u s le rêve d’une communauté d’artistes qui partagent depuis la mort la joie du vieillissement et de la non-permanence.
Ensemble, iels forment un édifice musical qui célèbre les absents, à travers les mouvements nouveaux qu’ils permettent à nos corps d’accomplir.
Baudouin Woehl





