Boris est artiste de cirque, trappeur des banlieues, funambule de proximité, amoureux des ours et des chansons d’amour des années 80 et de l’accordéon… Après avoir commencé sur fil de fer il y a vingt ans, Olivier Debelhoir a exploré de nombreux domaines (danse, funambulisme, tai-chi…), sans jamais parvenir à mettre un fil dans ses spectacles, car ça prend trop de place, selon lui. Alors, il trouve d’autres objets : échelle, chaise, pelle, skis pour jouer avec sa folie douce et nous la faire partager.

Avant, il y a longtemps maintenant, nous étions 4 sur un seul vélo. Un seul car c’était cher pour en acheter un autre. Je portais mes amis sur mes épaules. Puis j’en ai eu marre de pédaler, j’en suis
descendu. Rémi (Luchez) m’attendait au tournant. On a fait les cow boy sous chapiteau, en duo.
Encordés comme sur une crête. Puis on a viré.
Un nouveau cap pour moi, le solo. Un Vrai. Écrire mon spectacle. Pierre (Déaux) a embarqué avec moi. Il m’a dit: “attention, n’essaie pas de faire le spectacle du siècle, sinon, c’est tout foutu d’avance.” J’ai dit “oui, oui” et j’ai essayé de prendre ça à la légère. Mais je n’y suis pas arrivé. Alors j’ai fabriqué mon cirque, ma fête à tout seul, des amis dans ma tête pour les jours un peu lourd. J’ai mis en forme le bordel de mon passé. Était‐ce tout foutu d’avance? En travaillant, j’ai eu de belles surprise sur ce que je suis. Je me suis fait rattraper dans le tournant.
En tous les cas, c’est un solo, un vrai. J’ai fumé tous mes amis, jusqu’au filtre. Heureusement, y’a Pierre.
Et Nico. Et Mimi. Et Camille. Des fantômes quand je suis sur scène. Des vraies chairs quand je n’y suis plus.
Un solo qui parle de solitude. Comment se la construire au milieu de 100 personnes, se la coller… Ça nous arrive à tous au final. Je ne suis pas le seul.
Un solo, c’est quand même beaucoup dire. Pierre écrit avec moi, complètement. On assume à deux, même quand il n’est pas là. Et Mimi tient le cap, rattrape tout. Ou pas, mais c’est son problème, ce n’est plus le mien.