Le spectacle initialement prévu les 2 et 3 mars est annulé.
Frapper le sol avec les pieds, frapper la terre sacrée, communiquer avec les esprits, faire résonner le corps et la terre pour dire son existence au monde, sa résistance, sa rébellion, taper à réveiller les morts, taper comme des sourds, espérer les fantômes, faire vibrer, secouer notre matière vivante, faire rempart la mort embusquée, scander nos vies minuscules.
Nourri d’un voyage qui a mené la chorégraphe Olivia Grandville du Québec au Nouveau-Mexique, « À l’Ouest » résonne d’une pulsation obstinée, celle-là même qui avait fasciné l’inclassable Moondog et qui continue d’incarner aujourd’hui la résistance et la spiritualité des peuples autochtones. Comme lui, elle déjoue les registres du savant et du populaire, du traditionnel et du contemporain, et les entremêle dans un dialogue vivant. À l’Ouest est une danse de l’ici et du maintenant, l’affirmation d’une verticalité têtue, en suspens, qui bat le sol en le revendiquant. Porté par les cycles envoûtants du percussionniste Alexis Degrenier interprétés par le percussionniste Paul Loiseau, c’est une ellipse qui, variation après variation, revient toujours au foyer, pôle magnétique désigné comme point de départ récurrent à partir duquel l’espace s’arpente par-delà l’épuisement.