Parce que Manuela rêve du pirate Macoco, le comédien Serafin, pour la séduire, se fait passer pour le forban. Mal lui en prend. Il est arrêté et condamné à mort…
Mis en musique par Cole Porter, Le Pirate est un projet qui tient à cœur à Minnelli et Garland. C’est la première fois que Minnelli tourne un film entier avec celui qui sera l’un de ses acteurs fétiches, Gene Kelly.
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...sur des rythmes de Cole Porter
Paris Première, 21h, film C’est avec une tranquille audace que Paris Première a entamé depuis quelques semaines une belle rétrospective des plus beaux films de Vincente Minnelli. L’occasion de se rappeler le style très particulier, intimiste et enthousiaste, de ce maître du spectacle.
Le Pirate, une magnifique fantaisie en technicolor de 1948, montre bien combien Minnelli s’attache à explorer les coulisses du théâtre, obsédé par l’idée sur laquelle il ne cesse de revenir dans son oeuvre: le monde est une scène, la scène est un monde, et bien malin qui s’y retrouvera.
Son scénario lui permet de broder idéalement sur cette obsession: dans le décor flamboyant des Caraïbes du siècle dernier, Manuela, une belle ingénue, rêve d’un pirate célèbre, le grand Macoco, appelé aussi «Mack le Noir». Elle rencontre un comédien acrobate, Serafin, qui décide pour la séduire de prendre l’identité du pirate. Manuela est jouée avec une ardeur mutine et gamine par Judy Garland, Serafin a les traits virils de Gene Kelly, qui signe ici ses propres chorégraphies.
Pour brouiller les cartes, Minnelli imagine que sa famille décide de marier Manuela à don Pedro Vargas (Walter Slezak), un gros bonhomme qui est loin d’avoir la séduction de Serafin.
Au beau milieu de ballets rococo que Gene Kelly danse tout en douceur, on apprend que don Pedro est en fait le vrai Macoco. Comment sortir de ce sac de noeuds?
Au rythme des belles chansons de Cole Porter, Minnelli fait de l’amour réel de Manuela pour Serafin une solution à ses rêves les plus fous. Et le vrai pirate sera bel et bien celui du coeur.